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Revue n° 53-54, 2005

Au Swaziland, l’inventeur d’un four à faible consommation d’énergie espère sauver une « forêt virtuelle »


MATSAPHIA, Swaziland — Alors qu’il était en train d’inventer un nouveau four à bois peu consommateur d’énergie et destiné aux pays en développement, Crispin Pemberton s’est mis à imaginer une « forêt virtuelle ».

Les défenseurs de la forêt parlent souvent de « générateurs virtuels » quand ils nous expliquent comment on peut faire des économies d’électricité. Et c’est ainsi qu’il s’est mis à imaginer combien d’arbres pourraient être sauvés avec son invention de four à bois bon marché et néanmoins très efficace.

« Le four Vesto est né d’une sorte de pari qui consistait à voir si je pouvais commercialiser un four d’un genre nouveau qui contredirait les sceptiques pour lesquels un four de qualité ne peut pas être bon marché », dit M. Pemberton-Pigott, directeur de New Dawn Engineering, une société d’étude et de fabrication qui dessert l’Afrique australe.

« Si cela pouvait marcher, un très grand nombre de personnes n’auraient plus à se donner le mal d’abattre des arbres avant d’en replanter d’autres pour se chauffer. C’est ce qui m’a donné l’idée de forêt virtuelle. »

M. Pemberton a gagné son pari. Le four ne brûle qu’un quart du bois habituellement nécessaire pour faire la cuisine et ne dégage pratiquement pas de fumée. New Dawn a vendu plus de 1 000 fours depuis son invention début 2002.

En 2004, il a reçu le prix du Design Institute of South Africa qui l’a qualifié d’invention remarquable répondant au label international de qualité le plus élevé. L’inventeur a expliqué lors de la remise du prix que « le prix de vente relativement peu élevé du four Vesto le met à la portée des plus pauvres ».

Les critères retenus étaient l’innovation, le rapport qualité/prix, la performance, la sécurité et l’ergonomie, l’incidence sur l’environnement ainsi que l’aspect et la facilité d’installation et d’entretien.

« C’est la plus haute distinction décernée en Afrique en matière de design », dit M. Pemberton-Pigott. Ce prix consacre la réputation de Crispin Pemberton-Pigott et de sa société considérée comme l’une des sociétés de technologie « adaptative » les plus inventives au monde.

Fondée par M. Pemberton-Pigott et son épouse en 1984, New Dawn fabrique toute une gamme de machines simples et efficaces qui sont livrées à des villages d’Afrique et à d’autres régions en développement. En plus du four Vesto et d’autres types de fours, la société fabrique aussi des presses à huile manuelles, des broyeurs de pierres, des machines à fabriquer des clôtures ainsi que des moules à briques ou à tuiles.

« Nous sommes convaincus qu’un matériel qui nécessite beaucoup de main d’œuvre et un développement économique et social vertueux peut non seulement stimuler les pays en voie de développement mais aussi préfigurer un avenir meilleur pour l’humanité », dit-il. « De nos jours, l’action doit primer sur les paroles. »

Crispin Pemberton-Pigott, qui a quitté le Canada pour s’installer en Afrique il y a 28 ans, dit que c’est la pratique de la foi bahá’íe qui lui a donné l’idée de fabriquer des machines que les villages africains auraient les moyens de s’offrir.

Le four portatif Vesto, qui marche au bois et au fumier, dégage beaucoup moins de fumée que les fours classiques. Le fumier, en particulier, est bien connu pour ses faibles émissions de fumée. Il est utilisé en Afrique où il n’y pas d’autre combustible.

Le génie de M. Pemberton-Pigott tient dans la conception même du four qui préchauffe l’air entrant, lequel est réutilisé pour isoler thermiquement le feu et empêcher une déperdition de chaleur. « L’efficacité d’un combustible d’aussi mauvaise qualité que le fumier est ainsi multipliée par six », dit-il.

Le Vesto possède trois conduits d’air secondaires, ce qui lui permet de fonctionner à la fois comme un producteur de charbon et comme un four à charbon, à bois ou à fumier. Une autre caractéristique du four est qu’il est simple à fabriquer. « Nul besoin d’usinage compliqué et coûteux ni d’investissements ruineux. Un grand nombre de fours nouveaux sont si compliqués qu’il est quasiment impossible de les fabriquer avec des moyens modestes. Avec ce four, nous avons recherché la simplicité et l’efficacité maximales. »

Fabriqué à partir d’un bidon de peinture de 25 litres, le four se vend au prix de 24 euros. Il permet non seulement de mieux brûler le combustible – avantage appréciable dans une région où il est de plus en plus difficile d’entretenir les forêts – mais offre également une sécurité tout à fait nouvelle. « Les fours classiques posent des problèmes de sécurité sanitaire pour les femmes et les enfants », dit Crispin Pemberton-Pigott. « Le Vesto, lui, est sans danger parce qu’il n’est pas très chaud au toucher. » Contrairement à un four à pétrole, la chaleur est contenue dans un récipient isolé qui reste froid à l’extérieur et conserve la chaleur si l’on rabat le couvercle.

Par ailleurs, le fait que le four puisse brûler n’importe quel combustible, animal ou végétal, dispense de l’utilisation du charbon qui est coûteux. L’inventeur explique sa démarche : « Les villes africaines brûlent des quantités énormes de charbon, lequel est produit à un taux de conversion énergétique très bas au dépens des forêts vierges. Personne n’a jamais réussi à faire revenir au bois une population urbaine habituée au charbon. Si on y arrivait, on sauverait des portions entières de forêts car le bois est beaucoup plus efficace que le charbon en termes de chaleur produite. Il fallait donc un four qui fonctionne à la fois au charbon et au bois. »

Le Centre Moya pour orphelins et enfants en situation de précarité du Swaziland vient de recevoir un don de quatre fours Vesto destinés aux enfants qui sont aussi chefs de familles. « Ces enfants utilisaient du bois de chauffage et cuisaient leurs aliments en plein air », dit Jane Cox, directrice du Centre Moya. « Leurs ‘cuisines’ étaient enfumées et malsaines. »

« Je suis revenue dans ces foyers depuis qu’ils ont reçu les fours et tout le monde a été unanime. Ils n’utilisent qu’une portion du bois dont ils avaient besoin auparavant et le résultat est sans appel : l’eau bout en 10 minutes et il n’y pas de fumée. Quand ils parlent du Vesto, les enfants sont rayonnants. »



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