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Revue n° 44, 2002

Croyance et tolérance : des lumières au milieu des ténèbres

Note de la rédaction : Le texte ci-après est tiré d’une déclaration intitulée « Croyance et tolérance : des lumières au milieu des ténèbres » présentée par la Communauté internationale bahá’íe à la Conférence consultative sur l’éducation scolaire à propos de la liberté de religion et de croyance, la tolérance et la non-discrimination (Madrid 23-25 novembre 2001)

L’esprit humain doit pouvoir accéder librement au savoir. D’instinct, la conscience humaine cherche à savoir qui nous sommes, pourquoi nous existons, et comment nous devons mener notre vie. Cette interrogation sur soi et cette quête de sens est l’essence de la vie elle-même. L’aspiration innée et fondamentale à connaître la vérité est ainsi un droit et un devoir de tout être humain.

La recherche de la vérité – voir avec « ses yeux et non avec ceux des autres » – est un processus de découverte spirituelle qui doit être conduit avec un sens aigu de la justice et sans parti pris. C’est, par nature, un processus créateur et transformateur. Si elle est sincère et honnête, cette recherche peut donner à celui qui la poursuit « un œil, un cœur et un esprit nouveaux ». L’esprit rationnel est ainsi éveillé à la bonté, au pardon et à la compassion qu’il porte en lui. À l’évidence, l’homme a une soif de vérité dont on ne peut le priver car sans la liberté de savoir la nature humaine reste prisonnière de l’instinct, de l’ignorance et du désir.

La crise morale et la désintégration sociale qui secouent le monde aujourd’hui font qu’il est essentiel de comprendre qui nous sommes en tant qu’êtres humains afin d’établir durablement la paix et le bien-être. De tous temps, le rôle de la religion a été de répondre aux questions existentielles. Indispensable en tant qu’élément d’explication de l’inclination universelle à la transcendance et nécessaire en tant qu’élément civilisateur de l’homme, la religion a permis directement de définir l’identité de l’homme et de promouvoir l’ordre social. En s’intéressant à la nature spirituelle de l’homme, elle a anobli la vie de tous les peuples et assuré la cohésion et l’unité de but au sein des sociétés et entre elles. La religion est, à proprement parler, la trame du tissu social. Les croyances et la vision morale que partagent les peuples les unissent au sein de communautés et donnent une direction et une signification tangibles à la vie individuelle et collective. La liberté de conscience en ce qui concerne les questions touchant à la religion et à la croyance religieuse est donc déterminante, non seulement pour satisfaire l’aspiration à la spiritualité mais aussi pour construire une vie harmonieuse et équitable.

La liberté de pensée, de conscience et de croyance, droit aujourd’hui codifié dans les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, s’inspire des écritures des religions du monde. Ainsi chacun d’entre nous ne devrait-il pas craindre la vérité car elle a plusieurs aspects et renferme toutes les expressions de la foi dans leur diversité. Après tout, si les peuples de foi croient que le Créateur est éternel et au centre de toutes choses, ils doivent aussi croire que la recherche de la vérité, pour autant qu’elle soit sincère et libre, débouchera sur la vérité.

La réalisation d’une culture universelle des droits de l’homme exige la suppression de tous les obstacles à l’exploration, à la reconnaissance et à l’expression de la foi. Cependant, pour ouvrir un dialogue constructif sur le rôle de la religion dans l’établissement de la justice sociale, il faut tenir compte du passé.

La religion a indéniablement causé d’immenses souffrances. Ceux qui se sont approprié les symboles et les instruments de la religion par intérêt ont certainement commis bien des indignités et des erreurs. Le fanatisme et les conflits sapent l’aspiration à la tolérance et sont l’expression dévoyée des vraies valeurs religieuses. Il faut donc être vigilant pour garder le pouvoir transformateur de la religion aussi bien des forces de l’orthodoxie que de la liberté irresponsable.

Bahá’u’lláh dit : « Il’objet fondamental de la foi [...] est d’établir son unité et de développer entre les hommes l’esprit d’amour et de fraternité. Ne souffrez pas que cette foi devienne, parmi vous, une source de trouble et de discorde, de haine et d’inimité ».

L’édification d’une société globale fondée sur la coopération, la réciprocité et le vrai souci des autres est l’expression ultime de l’unité d’action. En bref, les valeurs spirituelles essentielles communes à toutes les religions du monde contiennent, en elles-mêmes, les principaux moyens de la réconciliation et du progrès.

Pour surmonter les préjugés et les soupçons qui pèsent sur les communautés religieuses du monde, les autorités religieuses doivent porter leur attention sur leurs principes spirituels communs plutôt que sur leurs différences doctrinales ou leurs prétentions à l’exclusivité. À chaque religion de montrer qu’elle est capable de guider l’humanité vers la coexistence pacifique, la droiture morale et la compréhension mutuelle et non de répandre l’inimitié, la peur et l’intolérance.

La communauté mondiale bahá’íe estime, pour sa part, que la protection des libertés individuelles s’inscrit dans un engagement spirituel plus large visant à encourager des attitudes et des pratiques de nature à libérer véritablement le potentiel humain. Le vrai progrès social ne peut résulter que d’une prise de conscience spirituelle et de l’apprentissage de la vertu. De ce point de vue, l’élaboration d’une éthique universelle de la tolérance va intimement de pair avec le processus de développement moral et spirituel.

L’éducation apparaît ainsi comme un outil indispensable. Il n’existe pas d’autre moyen pour former de vrais acteurs sociaux honnêtes et porteurs de paix. « Voyez en l’homme une mine riche en gemmes d’une inestimable valeur », dit Bahá’u’lláh. « Mais seule l’éducation peut révéler les trésors de cette mine et permettre à l’humanité d’en profiter ».

Même si la noblesse, la bonté et la beauté sont inhérentes à notre nature, les êtres humains peuvent être la proie de désirs corrupteurs qui étouffent la lumière de l’amour qu’ils portent en eux. Les programmes éducatifs ne peuvent donc porter uniquement sur la connaissance des phénomènes physiques et sociaux ; ils doivent aussi viser le développement moral et spirituel.

Étant donné que le bien-être individuel et le bien-être social sont étroitement liés, les programmes éducatifs doivent enseigner à chaque enfant un double objectif. Le premier vise le processus de transformation de la personne, c’est-à-dire son développement intellectuel, matériel et spirituel. Le deuxième vise un enjeu difficile, c’est-à-dire la transformation des structures et des processus de la société elle-même. La poursuite de ce double objectif implique le développement de capacités morales spécifiques. Avoir un comportement « moral » c’est appliquer des concepts, des valeurs, des attitudes et de compétences qui permettent de faire les choix appropriés et de promouvoir des formes d’interaction humaine novatrices et concertées. Toutes ces capacités sont sous-tendues par la volonté de rechercher et d’exiger la vérité dans toute activité.

Toute initiative éducative qui vise un objectif moral et spirituel doit s’appuyer sur le principe de l’unité et de l’interdépendance de l’espèce humaine. L’unité et la diversité sont complémentaires et indissociables. Le fait que la conscience humaine s’exerce nécessairement à travers une diversité infinie d’esprits et de motivations individuels ne la détourne nullement de son unité essentielle. En réalité, c’est précisément cette diversité inhérente qui distingue l’unité de l’homogénéité ou de l’uniformité. C’est pourquoi l’adhésion au concept d’unité dans la diversité implique l’édification d’une conscience ouverte à la mondialisation, à la notion de citoyenneté mondiale et à l’amour de l’humanité tout entière.

On peut aussi regarder le riche héritage religieux de l’humanité à travers le prisme de l’unité. Bahá’u’lláh écrit :
« Il n’est point douteux que tous les peuples de la terre, à quelque race ou religion qu’ils appartiennent, tirent leur inspiration spirituelles d’une même source céleste ».

Les religions du monde semblent donc avoir une seule et même nature et un seul et même objectif, chacune étant source de connaissance, d’énergie et d’inspiration. Chacune a permis de libérer tout un ensemble de capacités au sein de la conscience et de la société, poussant ainsi l’espèce humaine vers la maturité spirituelle.

Dans ces conditions, les programmes sur l’histoire et les enseignements des religions devraient sans doute souligner la complémentarité des objectifs et du rôle des systèmes religieux du monde ainsi que leurs liens théologiques et moraux. Le droit d’étudier la religion et les racines spirituelles du comportement humain peut alors être considéré comme un moyen essentiel pour favoriser la collaboration et le rapprochement.

Malheureusement, le fanatisme religieux continue à entraver le progrès humain. Des efforts délibérés et constants doivent être déployés pour en maîtriser les effets dévastateurs. À cette fin, il est essentiel de mettre en œuvre des programmes d’éducation novateurs et positifs.



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