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Revue n° 49-50, 2004

Dans le combat pour l’avancement de la femme, les hommes sont considérés comme des partenaires importants

NATIONS UNIES — En tant que fondateur du Forum des hommes d’Afrique du sud, Mbuyiselo Botha aurait pu ne pas se sentir tout à fait à sa place à cette réunion annuelle de la Commission des Nations Unies sur la condition de la femme.

En tant que l’un des forums mondiaux les plus importants sur la question des droits et de l’avancement de la femme, ce forum a toujours été suivi essentiellement par des femmes ou des représentantes de mouvements féministes.

Cependant, M. Botha s’est senti parfaitement à l’aise. En Afrique du sud, son organisation et lui-même se sont bâti une réputation d’ardents défenseurs des droits des femmes, en particulier en s’opposant à la violence à l’encontre des femmes.

La présence de M. Botha et sa parfaite aisance reflétaient le fait qu’il est de plus en plus reconnu dans les milieux internationaux que la condition de la femme ne peut être améliorée qu’avec la pleine participation des hommes et le changement de leurs mentalités.

Lors de la 48ème session de la Commission de la condition de la femme, qui s’est tenue à New York du 1er au 12 mars 2004, les hommes n’avaient jamais été aussi nombreux à vouloir être de réels partenaires dans la lutte pour les droits des femmes. Ils ont ainsi donné une nouvelle image de l’homme et de la masculinité.

« Pour la première fois, vous voyez ici des hommes qui ne sont pas seulement présents à titre symbolique mais qui sont aussi des participants à part entière », dit M. Botha. « C’est aussi le rôle des hommes d’essayer, avec les femmes, de tordre le cou à cette maladie qu’est la violence contre les femmes. Quand les femmes sont opprimées, les hommes le sont aussi. »

L’un des deux principaux thèmes choisis cette année par la Commission portait sur « le rôle des hommes dans la réalisation de l’objectif de l’égalité entre les hommes et les femmes ». L’autre grand thème était celui de la participation des femmes à égalité avec les hommes dans la prévention des conflits et l’édification de la paix.

La Commission a explicité le fait que, en prenant eux-mêmes des responsabilités et en travaillant en partenariat avec les femmes, les hommes peuvent jouer un rôle déterminant dans la réalisation de l’égalité des sexes, du développement et de la paix.

En ce qui concerne le règlement des conflits, la Commission reconnaît que « pour construire une paix durable, il est indispensable de faire participer les femmes à part entière et d’entendre leur point de vue sur tous les aspects de la prévention, de la gestion et de la résolution des conflits et sur l’édification de la paix à l’issue d’un conflit. Pourtant, les femmes restent peu représentées dans les processus, institutions et mécanismes en charge de ces questions. »

Les documents adoptés à l’issue de la Commission recommandent une série de mesures aux niveaux international, national et local, pour promouvoir l’éducation des filles ou d’autres programmes visant à « accélérer le changement socioculturel pour que l’égalité des hommes et des femmes soit reconnue » et à faire participer les femmes à la résolution des conflits et à l’édification de la paix.

Cette année, la Commission a joué un rôle important en préparant la réunion qui présentera en 2005 le bilan des progrès accomplis depuis la quatrième Conférence mondiale de Beijing sur les femmes. En coulisse, nombre de délégations se sont mises d’accord de ne pas rouvrir, en principe, les négociations sur la déclaration de Beijing, un document qui réaffirme l’engagement de la communauté internationale de promouvoir l’égalité des droits des femmes et des hommes dans le monde entier.

« C’est très important », dit Bani Dugal, présidente du Comité des ONG sur la condition de la femme. « Beaucoup d’ONG ont craint que certains gouvernements ne rouvrent les négociations l’année prochaine pour essayer de revenir sur certains engagements. Officiellement, cette décision ne fait pas partie des conclusions approuvées, mais tout indique que les gouvernements ont l’intention de se concentrer sur l’application des accords en cours sans en changer les principes de base. »

Bani Dugal, qui est aussi la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations Unies, explique que les gouvernements se sont mis d’accord pour recourir de plus en plus lors de la prochaine réunion au dialogue interactif, avec la participation des délégations gouvernementales, des agences de l’ONU et de la société civile.

« Notre objectif pour l’année prochaine », dit-elle, « en tant qu’ONG œuvrant pour le progrès de la femme, est de mobiliser et de redynamiser les mouvements de femmes à tous les niveaux, en particulier au niveau local, pour être prêts à participer au bilan décennal ».

Cette année, les ONG étaient très présentes à la Commission. Selon Tsu Wei Chang, du Bureau de l’ONU pour l’avancement des femmes, plus de 2 200 personnes représentant 400 ONG étaient présentes, dont un nombre d’hommes sensiblement plus important que l’année passée.

Au sein des ONG, certains participants se sont interrogés sur l’opportunité de la participation des hommes à ce processus, alléguant que des ressources précieuses pour les organisations de développement de la femme allaient être gaspillées. D’autres ont même estimé que les hommes étaient incapables de compatir au sort des femmes.

« Beaucoup pensent qu’en raison des privilèges dont ils jouissent et de la discrimination contre les femmes, les hommes ne pourront jamais comprendre entièrement notre lutte », dit Njoki Wainaina, fondatrice de Men for Gender Equality Now, ONG kenyane.

Elle ajoute néanmoins que « à mesure que l’on comprend la dynamique des genres, leur construction sociale, la masculinité et la féminité et leur impact sur l’ensemble de la société, on comprend mieux pourquoi les hommes ont maintes raisons de vouloir changer, et que l’égalité des sexes serait également bénéfique pour eux ainsi que pour la société toute entière ».

« Depuis que la Conférence de Beijing a polarisé ses réflexions sur la question des fillettes, les hommes se sont sentis mis en demeure de s’occuper des jeunes garçons », dit Mme Wainaina. Dans plusieurs pays d’Afrique, des programmes visent spécifiquement les garçons parce qu’ils ont eux aussi des problèmes propres dus en particulier à leur socialisation.

« Si les filles ont été surchargées de tâches familiales pour aider leurs mères, les garçons grandissent sans instruction et doivent assumer des responsabilités sur le plan personnel, familial et communautaire. » Dans ses conclusions sur l’importance du rôle des femmes dans la résolution des conflits et la construction de la paix, la Commission a demandé qu’un plus grand effort soit fait, moyennant des ressources supplémentaires, pour faire en sorte que les associations d’hommes et de femmes soient mises à contribution pour mettre fin aux guerres et aux conflits.

« La réalisation des objectifs de l’égalité des sexes, du développement et de la paix exige des ressources humaines, financières et matérielles pour entreprendre certaines activités ciblées destinées à garantir cette égalité aux niveaux local, national et international, ainsi qu’une coopération internationale renforcée. » La Commission a noté par ailleurs « l’impact différentiel » des conflits armés sur les femmes et les filles et a demandé que des mesures soient prises pour prévenir et punir la violence et les viols pendant et après les conflits.

Dans cet ordre d’idées, une bonne partie des débats a été centrée sur la résolution 1235 du Conseil de sécurité adoptée en 2000 selon laquelle les femmes ont leur place dans la négociation des accords de paix, l’organisation des camps de réfugiés, les opérations de maintien de la paix et la reconstruction des régions dévastées par la guerre.

Cette résolution, qui a une force obligatoire, est la première résolution sur l’impact des guerres sur les femmes et leur contribution à la solution des conflits et à l’instauration d’une paix durable.

La question du rôle de la religion a désormais également sa place dans les réunions de travail des ONG et les autres activités secondaires de la Commission. C’est ainsi que de nombreux ateliers ont été organisés par le Conseil consultatif anglican, la Fédération des associations zoroastriennes d’Amérique du Nord, Franciscains International, le Comité islamique international pour les femmes et les enfants et le Bureau des Quakers à l’ONU.

La Communauté internationale bahá’íe a pour sa part tenu une table ronde sur « le rôle des hommes dans l’amélioration de la condition de la femme » et fait une déclaration devant la Commission.

« Le développement des hommes est indissociablement lié au progrès de la femme », a-t-on entendu.

« Une société qui reconnaît l’égalité des droits de l’hommes et de la femme sert les intérêts des deux sexes. Hommes et femmes peuvent ainsi se développer de façon plus équilibrée et plus complète, en finir avec des rôles stéréotypés pour recadrer la dynamique familiale et permettre aux femmes d’accéder au monde du travail », continue la déclaration.

« Un changement durable passe par la coopération entre hommes et femmes plutôt que par la confrontation. C’est pourquoi nous demandons à tous les membres de la société d’encourager et d’aider les femmes à développer pleinement leur potentiel, de lutter pour l’égalité de leurs droits et de reconnaître que l’on peut accomplir beaucoup plus à long terme si les hommes et les femmes travaillent ensemble. »

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Attribution du prix « Des femmes aident d’autres femmes »

NEW YORK — La principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations Unies, Bani Dugal, a reçu le prix « Des femmes aident d’autres femmes » des mains de Soroptimist International.

« Des femmes aident d’autres femmes » est l’un des trois prix attribués dans le cadre du programme intitulé « Apporter autre chose aux femmes », créé en 1986 par les Soroptimistes en reconnaissance du travail accompli par ceux qui œuvrent en faveur de l’amélioration de la condition de la femme dans la société. Soroptimist International a été créée il y a 70 ans et engage des bénévoles au service des femmes.



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