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Revue n° 9, 1991

Le « Sommet de la terre » de 1992 stimule l’activité des ONG dans le monde

Les Organisations non-gouvernementales se préparent pour la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, créant des alliances et des réseaux nouveaux, remodelant d’anciennes relations.

GENEVE — Plus intensément que jamais, des Organisations non gouvernementales (ONG) de divers secteurs s’organisent pour faire face aux problèmes posés par une conférence exceptionnelle : la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED) qui se tiendra en 1992.

Le degré d’activité déployé reflète l’intérêt général et pressant pour la préservation de l’environnement sur la terre. En plus des ONG internationales qui travaillent habituellement aux questions de l’environnement et du développement au sein des Nations Unies, un large éventail d’organisations locales, nationales et internationales, allant des groupes universitaires aux groupes religieux, s’efforce de participer au processus de la CNUED.

« Toutes les barrières tombent », dit le Révérend Daniel Martin, directeur du Comité international de coordination pour la religion et la terre. « Il y a une participation sans précédent des ONG traditionnelles et des autres, du secteur des affaires, des syndicats, des femmes, du tiers-monde. Tous ces groupes s’impliquent et s’expriment. »

Selon certains observateurs, une telle activité a aiguillonné dans des directions nouvelles et importantes, les décideurs et les délégations gouvernementales qui préparent la CNUED. Les points de vue des peuples autochtones et des femmes sont pris de plus en plus sérieusement en considération dans les documents de la CNUED et les inspirations spirituelles du mouvement écologique sont plus largement reconnues.

Le processus provoque également une stimulation et un remodelage des relations des différentes ONG entre elles, avec les gouvernements et avec l’ONU. Nouveaux réseaux, nouvelles alliances et nouvelles associations se constituent au fur et à mesure que toutes les parties prennent conscience des problèmes imbriqués de l’environnement et du développement.

Certains remarquent que l’émergence d’un nouveau degré de coopération entre ONG, gouvernements et ONU, offre une brillante perspective qui pourrait conduire à une approche plus intégrée non seulement des problèmes de l’environnement, mais d’autres problèmes sociaux et économiques auxquels l’humanité doit faire face. Pour d’autres, une telle approche est déjà évidente.

« Après la CNUED, nous aurons un raisonnement nouveau pour de nombreuses lignes d’actions dans la sphère économique et sociale », déclare Stephen Collett, directeur du Bureau quaker des Nations Unies. « Les idées de développement durable seront mises en lumière, l’importance accordée à la souveraineté des Etats fera place aux approches globales et amènera les Nations Unies à privilégier les domaines économique et social dans lesquels les ONG sont les plus actives. »

Les thèmes jumeaux de l’environnement et du développement recouvrent tant de domaines et de secteurs que les ONG se sont vues contraintes d’accélérer le processus de création de réseaux et de coopération qui apparaissait déjà avant les préparatifs de la CNUED.

Ainsi, en novembre, un certain nombre d’ONG, dont la Communauté internationale bahá’íe, ont parrainé le Congrès mondial des femmes pour une planète salubre qui a réuni mille cinq cents femmes du monde entier, à Miami, en Floride. Les conclusions seront transmises aux représentants de la CNUED.

En juin 92, durant le sommet de la CNUED, une conférence parallèle des ONG est prévue. Coparrainée par un forum de quelque 500 ONG basées au Brésil, elle compte réunir près de 20.000 représentants d’O N G du monde entier et pourrait bien être la réunion la plus importante du genre.

Nouveaux modèles d’interaction

Les préparatifs pour la CNUED multiplient les formes d’interaction des diverses ONG. « En Amérique du Sud, j’ai vu des groupes d’ONG dialoguer avec d’autres aux idéologies différentes, ce qui ne s’était pas produit pendant des décennies », déclare Yolanda Kakabadse qui fut directeur général de "Fundaciôn Natura", la plus importante ONG de l’environnement et du développement en Equateur, avant d’être chargée de liaison avec les ONG, par le secrétariat de la CNUED, en octobre 1990.

« Ce rapprochement d’associations et de forums du secteur privé n’a certes pas été facile », ajoute Yolanda Kakabadse. « Dans certains cas il a fallu abandonner des positions radicales, mais aussi certains types de conduite qui ne s’étaient pas avérés très efficaces. Cette conférence offre à chacun un outil d’intégration, de dialogue et de progression vers des buts communs. »

La Conférence elle-même doit se tenir les deux premières semaines de juin 1992 à Rio de Janeiro, au Brésil. Elle a pour but l’établissement d’une approche commune et globale du développement et de la préservation de l’environnement. Au moins une centaine de chefs d’Etat devrait assister au "Sommet de la terre".

« La conférence devrait aboutir à des décisions conduisant à des transformations fondamentales dans la conduite et la nature de notre vie économique et de notre comportement et à l’établissement des bases d’un avenir plus sûr, plus équitable, plus prometteur et plus enrichissant pour toute la communauté humaine », déclare Maurice Strong, secrétaire général de la CNUED.

Dans les résolutions de base de la CNUED, les Nations Unies appelaient les ONG à participer à la préparation de rapports nationaux pour la conférence. De plus, les ONG ont participé à l’établissement de documents de travail pour la Commission préparatoire qui élabore les accords et les déclarations pour signature à Rio.

Gouvernements et ONG

Certaines délégations gouvernementales auprès de la Commission préparatoire comprennent aussi des représentants d’ONG. C’est le cas des pays scandinaves, du Canada, des Etats-Unis. Ainsi, 5 des 27 membres de la délégation canadienne viennent des ONG.

Par tradition, certains gouvernements, en particulier ceux des régions du Sud, se sont opposés à la participation des ON G aux conférences des Nations Unies, au delà d’un certain seuil. «Ils voyaient d’un mauvais œil la participation d’ONG par lois critiques à leur égard», explique Jean-Claude Faby, directeur du bureau de la CNUED à New York.

M. Faby constate cependant, avec d’autres, que les gouvernements reconnaissent de plus en plus le soutien des ONG comme essentiel dans la préparation de la CNUED et la réalisation des programmes qui doivent en découler.

Ainsi, en travaillant à la préparation des rapports nationaux sur l’état de l’environnement et du développement, bien des gouvernements ont cherché des conseils techniques et politiques auprès des ONG. L’Institut international pour l’environnement et le développement, organisme indépendant de recherche, basé à Londres, travaille dans cinq pays Argentine, Indonésie, Nigeria, Pakistan et Zimbabwe - avec des ONG nationales qui aident leur gouvernement respectif dans la préparation de rapports pour la CNUED.

« Nombre de ces gouvernements sont trop contraints pour accomplir ceci eux-mêmes », dit Johan Homberg, directeur de programme de cet institut pour 1992. « Certains, tout simplement, n’en ont pas les moyens. »

Nouveaux points de vue

Selon certains observateurs, le processus mondial de participation des ONG a ouvert de nouvelles voies à la CNUED. Par exemple, les points de vue des peuples autochtones et des femmes, sont de plus en plus pris en considération dans les ébauches des documents en préparation pour Rio.

« Cela a demandé de nombreuses années et un travail harassant pour que ces populations soient impliquées au niveau des Nations Unies », déclare Thomas Banyacya, directeur général de la Commission internationale autochtone. « Maintenant nous avons réussi et nous commençons à avoir une influence dans le processus de la CNUED. »

Selon M. Banyacya, les gouvernements commencent à écouter l’avis des représentants autochtones sur les questions d’environnement, car « le style de vie de ces populations est tout à fait adapté aux différents environnements dans lesquels elles vivent ».

Les organisations féminines ont également beaucoup travaillé pour faire connaître aux gouvernements leurs points de vue sur l’environnement et le développement. « Les femmes et les enfants sont les principales victimes des problèmes liés à la pauvreté et à l’environnement », déclare Mim Kelber, vice-présidente du Conseil de politique étrangère des femmes qui parraine également le Congrès mondial des femmes pour une planète salubre.

Les ONG ont aussi mis en lumière le rôle de la religion. « Lors des précédentes conférences, la religion n’était sans doute pas perçue comme significative », dit Sarah Burns, chargée de liaison avec les ON G pour le World Resources Institute, organisme indépendant de recherche, axé sur un développement durable dont le siège est à Washington. « Mais les efforts de maints groupes religieux qui se préoccupent de la planète et favorisent la prise de conscience de sa fragilité sont de plus en plus ressentis par les gouvernements. »

« La CNUED pourrait marquer le début d’une ère nouvelle », dit Lawrence Arturo, directeur du Bureau de l’environnement de la Communauté internationale bahá’íe. « Gouvernements et ONG à travers le monde en arrivent à admettre qu’il y a davantage à acquérir à travailler de concert. »

« Nous assistons à la réunion d’O N G et de groupes issus des secteurs du développement, de l’environnement, des droits de l’homme, de la paix et de la justice sociale et de diverses origines et régions », ajoute Lawrence Arturo. « Ils s’organisent et travaillent ensemble plus que jamais auparavant. Le vieux modèle conflictuel et séparatiste est en train de faire place à un nouveau mode de consultation et de coopération. »



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