Revue n° 9, 1991
Extraits de la déclaration bahá’íe pour le projet de Charte de la terre
Extraits d’une déclaration de la Communauté internationale Bahá’íe, présentée à la Commission préparatoire de la CNUED le 5 avril 1991, offrant des suggestions pour le projet de Charte de la terre. Telle que la propose actuellement le secrétariat de la CNUED, cette charte constituerait un des six principaux thèmes étudiés par les dirigeants mondiaux qui se réuniront au Brésil en juin 1992. ... Nous sommes convaincus que tout appel en faveur d’une action globale pour l’environnement et le développement doit prendre racine dans des valeurs et des principes universellement acceptés. De même, la recherche de solutions aux graves problèmes mondiaux liés à l’environnement et au développement doit dépasser les propositions technico-utilitaires pour s’attaquer aux causes profondes de la crise. Du point de vue bahá’í, les vraies solutions exigent une vision de l’avenir qui soit globalement admise et fondée sur l’unité et la coopération spontanée entre les nations, les races, les croyances et les différentes souches de la famille humaine. Les éléments suivants s’avèrent essentiels: l’engagement envers un modèle moral plus élevé, l’égalité des femmes et des hommes et le développement de la consultation pour un fonctionnement de groupe, efficace à chaque niveau de la société ...
Pour réorienter l’individu et la société vers un avenir durable nous devons reconnaître les points suivants:
• L’exploitation effrénée des ressources naturelles n’est qu’un symptôme d’une maladie générale de l’esprit humain. Aussi toute solution à la crise de l’environnement et du développement doit s’appuyer sur une approche favorisant l’équilibre et l’harmonie spirituels chez l’être humain, entre les individus et avec l’environnement. Le progrès matériel doit être au service non seulement du corps, mais aussi du mental et de l’esprit...
• Les transformations requises pour réorienter le monde vers un avenir durable impliquent un degré de sacrifice, d’intégration sociale, d’action désintéressée, d’unité d’intention, rarement connus dans l’histoire de l’humanité. Par le pouvoir de la religion, ces qualités ont atteint leur plus haut degré de développement. C’est pourquoi les communautés religieuses mondiales ont un rôle majeur à jouer en éveillant ces vertus chez l’individu, en libérant les aptitudes latentes dans son esprit et en le poussant à agir dans l’intérêt de la planète, de ses peuples et des générations futures.
• Rien, si ce n’est un système fédéral planétaire guidé par des lois universellement acceptées et respectées, ne permettra aux Etats nations de gérer conjointement un monde toujours plus interdépendant et en rapide mutation, garantissant ainsi la paix, la justice sociale et économique, pour tous.
• Le développement doit être décentralisé afin d’impliquer toutes les communautés dans la formulation et la mise en œuvre des décisions et des programmes qui touchent leur vie. Ce n’est pas nécessairement en contradiction avec un système et une stratégie globale, au contraire, cela peut garantir l’adaptation des processus de développement à la foisonnante diversité culturelle, géographique et écologique de la planète.
• La confrontation et la domination doivent laisser place à la consultation, afin que prévale la coopération au sein de la famille des nations, lors de la conception et de l’application de mesures qui préserveront l’équilibre écologique de la terre.
• C’est seulement lorsque les femmes seront les bienvenues dans tous les domaines de l’activité humaine, environnement et développement compris, qu’un climat moral et psychologique sera créé dans lequel pourra naître et prospérer une civilisation pacifique, harmonieuse et durable.
• L’éducation universelle est une cause qui mérite d’être soutenue énergiquement car aucune nation ne peut réussir sans que l’éducation soit accordée à tous ses citoyens. Elle favoriserait la prise de conscience de l’unité du genre humain et du lien primordial entre l’homme et la nature. Par la notion de citoyenneté mondiale, elle peut préparer les jeunes du monde pour les changements organiques de la structure de la société découlant du principe d’unité.
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