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Pour les dernières nouvelles concernant la Communauté Internationale Bahá’íe en anglais, se référer au site : Bahá'í World News Service
Revue n° 26, 1996

ATD Quart Monde célèbre dans l’unité la Journée mondiale du refus de la misère

PARIS, France — Le 17 octobre 1996, à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, la Communauté internationale bahá’íe, sur invitation du mouvement international ATD Quart monde, s’est associée à cet événement en co-signant « l’Appel des représentants des diverses traditions religieuses » [Voir texte en bas dans le même article]. Ce texte, affirmant la nécessité pour tous les hommes de s’unir pour vaincre la pauvreté et invitant les croyants de toutes les religions à célébrer cette journée et à diriger leurs prières vers la cause des plus nécessiteux a une forte valeur symbolique.

C’est ainsi que le 17 octobre 1996 à 14h autour de la Dalle à l’honneur des victimes de la misère, place du Trocadéro à Paris, les représentants de la communauté bahá’íe ont lu quelques écrits de Bahá’u’lláh, fondateur de la Foi bahá’íe et étaient invités à se recueillir aux côtés des représentants de diverses traditions religieuses : juive, bouddhiste, chrétienne et musulmane « dans la diversité de l’expression et l’unité dans le recueillement ».

La force du symbole de ce 17 octobre réside non dans les seules actions d’élan et de générosité, mais dans la dignité rendue aux exclus de la société qui peuvent ainsi se sentir considérés acteurs et partenaires d’un autre destin collectif.

Selon les bahá’ís qui œuvrent contre l’exclusion et la misère depuis plus de 150 ans, la solution ne réside pas en un paternalisme condescendant: ni l’aumône, aussi généreuse soit-elle, ni l’assistanat ne viendront à bout de la pauvreté si la collectivité humaine ne prend pas conscience de son unité.

Unité d’une part, de la nature matérielle et spirituelle de l’homme, avec la conviction que le bonheur et la prospérité de l’individu et de l’humanité ne seront atteints que lorsque les deux dimensions de l’existence humaine seront développées et épanouies. D’autre part, l’humanité étant une, si une partie d’elle-même est exclue du bien-être physique, c’est l’ensemble qui souffre. Ce sera donc à l’ensemble de l’humanité de protéger les exclus, de dépasser la fatalité du dénuement et d’agir en conséquence, vers un destin collectif, pris en charge par des hommes conscients des valeurs éternelles de fraternité universelle et de solidarité.

ATD (Aide à Toute Détresse) Quart Monde, initiateur de la journée du 17 octobre est l’un des mouvements dans le monde qui travaille inlassablement contre la misère et l’exclusion. Ce mouvement internationale a été fondé en 1957 en France par le Père Joseph Wresinski (1917-1988) qui consacra toute sa vie à la cause du « peuple de la misère ». Son mot d’ordre, repris par le mouvement, était « la misère est l’œuvre des hommes, seuls les hommes peuvent la détruire ».

C’est suite à son appel que pour la première fois, le 17 octobre 1987, plus de 100 000 personnes se sont unies autour d’une dalle gravée à l’honneur des victimes de la misère et dédiée à leurs souffrances et à leur courage, sur le Parvis des Droits de l’Homme au Trocadéro à Paris. Cette journée fut par la suite proclamée par les Nations Unies en 1993. ATD Quart Monde, présent dans plus de 100 pays, détient un statut consultatif auprès de l’ECOSOC des Nations Unies, qui le reconnaît comme le porte-parole des plus pauvres au sein de l’organisation, ainsi que l’a déclaré M. Perez de Cuellar, secrétaire général en 1991. En effet, riche de son engagement et de son expérience, ATD se fait la voix des plus pauvres auprès des institutions où leur avenir se décide.

Le message d’ATD Quart monde est un message universel. Ce mouvement va à la rencontre des plus pauvres parmi les plus pauvres, travaille à leur côté et s’investit avec eux dans une lutte quotidienne contre l’exclusion. La misère est perçue comme une violation des droits de l’homme puisqu’elle prive de droits aussi fondamentaux que ceux de se nourrir ou de se loger.

Le travail d’ATD Quart Monde est principalement une action de terrain. L’accent est mis notamment sur la promotion de la vie familiale. Ainsi tout est mis en œuvre pour permettre aux familles de vivre ensemble, ou du moins de passer ne serait-ce que quelques jours de repos tous réunis. Des « Pré-écoles familiales » sont instituées, au sein des familles, pour préparer les tous jeunes enfants à la maternelle et encourager les parents à s’investir dans leur scolarité. Pour la formation et l’éducation des plus âgés, des « Universités populaires », lieux d’échanges et de formation sont mises en place.

Toujours dans une logique de refus de l’assistanat, ATD Quart Monde offre également à des jeunes et adultes les bases nécessaires à une formation professionnelle ainsi qu’une initiation aux technologies nouvelles dans des « Maisons des métiers ». L’accès à la culture et à la science est également proposé, à travers des « Clubs d’Art et de Poésie » et des « Maisons du Savoir » où les enfants et les adultes sont invités à partager cette richesse.

Enfin, ATD stimule sans cesse les élans de solidarité des personnes désirant porter leur aide à son action. Des rassemblements et des campagnes d’information sont organisés à travers toute l’Europe afin de sensibiliser et surtout d’unir toutes les personnes autour du désir de faire tomber les barrières d’incompréhension entre les milieux socioculturels différents et vaincre l’exclusion. A ce jour, ATD Quart Monde compte plus de 30 000 adhérents en Europe.



Appel des représentants des diverses traditions religieuses à l’occasion du 17 octobre, Journée mondiale du refus de la misère


“Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré.”

— Père Joseph Wresinski

Cette phrase gravée sur le Parvis des Droits de l’Homme à Paris est le fondement de la Journée mondiale du refus de la misère, célébrée le 17 octobre; partout dans le monde, des familles en grande pauvreté et leurs amis célèbrent cette Journée, et font mémoire des victimes de la misère et des efforts de tous ceux qui s’unissent pour la détruire.

Croyants et fidèles de toutes les traditions religieuses s’associent à la célébration de cette Journée. Accueillir les souffrances et les efforts des personnes les plus démunies du monde, se réunir autour d’elles pour créer avec elles une communauté juste, basée sur l’amour fraternel et le respect des droits de l’homme, est de leur devoir et de leur responsabilité.

Aussi appelons-nous les uns et les autres à célébrer la Journée mondiale du Refus de la Misère dans leurs communautés respectives et selon les gestes propres à chaque tradition.

Mettre fin à la grande pauvreté ne peut être l’oeuvre d’un seul groupe: aussi est-il important en cette Journée, de s’unir à d’autres, physiquement et en esprit. Nous signifierons ainsi notre volonté de nous rassembler autour des plus pauvres et de nous unir pour faire respecter leur dignité et leurs droits.

C’est dans cette perspective que nous invitons les croyants, fidèles et pratiquants des diverses traditions que nous représentons à se rassembler dans le silence, la prière et la méditation tout au long de cette journée du 17 octobre; nous invitons aussi ceux qui le peuvent à se réunir le jeudi 17 octobre, à 14 heures précises, autour de la Dalle commémorative des victimes de la misère, sur le Parvis des Libertés et des Droits de l’Homme, place du Trocadéro à Paris.

Nous répondrons ainsi à l’appel des plus pauvres tel que l’exprimait une des déléguées qui rencontrait, le 25 juin dernier à Genève, le Secrétaire Général des Nations Unies : “le plus dur dans nos vies, dans nos souffrances, c’est que tout ce que nous vivons semble n’avoir aucune signification pour les autres; nos efforts quotidiens, notre courage, tout disparaît comme les pierres sous le sable; en créant le 17 octobre, le Père Joseph a brisé le silence. Il a donné un sens à nos souffrances et les a fait rentrer dans l’histoire de l’humanité”.

Signataires :

Le Président de la Conférence Épiscopale des Évêques
Le Grand Rabbin de France
Le Recteur de l’Institut musulman de la Mosquée de Paris
Le Secrétaire général de l’Association bouddhique internationale
La représentante de la Communauté internationale bahá’íe
Le Dojo Soto Zen Hannya
Le Délégué Œcuménique pour l’Eglise Orthodoxe



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