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Revue n° 31-32, 1998

L’économie à la rencontre de l’éthique


Au-delà du profit :
Comment réconcilier Woodstock et Wall Street
Alain Mamou-Mani
Editions Albin Michel
Paris, 1995

L’économie à la rencontre de l’éthique : utopie ou réalité ? Telle est la question que pose Alain Mamou-Mani dans son livre sous-titré Comment réconcilier Woodstock et Wall Street. Devant la mondialisation des échanges, il ne faut pas désespérer. Il existe un au-delà du profit. L’auteur l’a rencontré et nous en a fait part.

Oui, les marchés financiers se sont internationalisés. Oui, la recherche des intérêts à court terme n’a jamais été aussi urgente pour certains financiers. Oui, les écarts se creusent entre ceux qui profitent du système et ceux qui en sont exclus. Mais c’est dans ces moments là, dans ces excès du banquet de l’abondance que poussent les germes de la régulation et du comportement différent !

A tous les niveaux naît en effet une prise de conscience : l’entreprise se moralise, le salarié veut être associé à la marche de son entreprise, le consommateur aspire à consommer « moral » , le citoyen réfute les élus corrompus, l’actionnaire privilégie les sociétés prévoyantes sur le long terme. Nous assistons à la lente émergence d’une société civile mondiale, d’une intelligence collective, d’une conscience planétaire favorisée par le développement des réseaux de communication. Chacun admet la nécessité et l’intérêt de revoir ses comportements.

« Nous avons rencontré des êtres comme vous et nous, ni des saints ni des illuminés. Simplement des industriels, des élus, des hommes et des femmes qui vivent leur métier en respectant les autres, ici et maintenant. En retrouvant et cultivant leur propre rythme intérieur, ils donnent aux autres et cette générosité leur rapporte. Ils essaient de prendre en compte les facteurs clés de la mutation de notre époque en associant et responsabilisant l’ensemble de leurs partenaires », écrit l’auteur.

Ce livre n’est pas seulement une profession de foi car l’auteur illustre son credo d’exemples concrets en nous montrant comment les fonds de pension américains constituent leurs portefeuilles en évitant les entreprises non éthiques. Qu’en France des sociétés comme Auchan, Tati, La Redoute, L’Oréal, Yves Rocher, entre autres, ont mis en place des actions et des programmes prouvant leur volonté de changement sociaux et environnementaux sans sacrifier pour autant leur rentabilité.

Dès 1928 rappelle Alain Mamou-Mani, le « Pioneer Fund » de Boston, exclut de ses placements financiers les entreprises liées au tabac, l’alcool, et les jeux. Puis la guerre du Vietnam mobilise les jeunes des universités contre le napalm et les armes. Le mouvement « socialement responsable » s’étend. Fait nouveau, « les entreprises se retrouvent confrontées à un autre type d’interlocuteurs, porteurs de valeurs étrangères au monde de l’entreprise, tranquilles dans leurs convictions et déterminés dans leurs actions » . D’où la floraison de « placements éthiques » qui – et l’inverse ne serait pas acceptable – s’avère plus profitables que la moyenne des autres.

L’auteur, spécialiste du développement soutenable élaboré à Rio au « Sommet de la Planète » en 1992, livre « les bonnes pratiques des dirigeants propres ». Des entreprises dîtes « citoyennes » sont mises en valeur telles celles qui « refusent les pots de vin » et celles qui s’engagent dans « les actions de proximités ».

Mais nous touchons là au débat du libéralisme : Quel rôle doit jouer l’ état face aux entreprises qui sortent de leur rôle de producteurs de biens et services? Michel le Net, directeur du Centre éthique des affaires a lu « Au-delà du profit » et a apprécié la notion des « Étres signes », prophètes du progrès, à qui l’on doit, au fil des millénaires passés des avertissements sévères ou des découvertes.

« L’ensemble des individus qui peuplent cette Terre se structure comme un vaste cerveau planétaire, une société civile mondiale, un réseau de citoyens, une conscience globale », écrit Alain Mamou-Mani.

La mobilisation de la société civile apparaît comme l’une des solutions majeures pour maîtriser le changement. Toqueville l’avait prédit il y a un siècle et demi. Puissent les augures faire d’Au-delà du profit le signal de la cloche de départ du dernier tour de la course au profit maximum avec laquelle nous voulons en finir.

En collaboration avec Chantal Mamou-Mani



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