Revue n° 1, 1989
Un nouveau projet de préservation de la nature s’étend au monde artistique
Le projet intitulé « Les arts en faveur de la nature », lancé lors d’un dîner de gala au Royaume-Uni est à la recherche de nouveaux défenseurs de l’environnement. LONDRES — Conformément à son engagement dans le domaine de l’environnement, la Communauté internationale bahá’íe a initié une collaboration avec le WWF (Fonds international pour la nature) dans le cadre d’un nouveau projet important visant à amener l’une des principales composantes de la société dans le mouvement pour la préservation de la nature.
Cette initiative, intitulée “Les arts en faveur de la nature”, a pour but d’attirer les principaux artistes, acteurs et écrivains, dans l’espoir que des créations artistiques se servant du thème de la nature contribueront à stimuler la volonté populaire de s’impliquer en matière de protection de l’environnement.
Le projet a été officiellement lancé par S.A.R. le Prince Philip, Duc d’Edimbourgh, lors d’un dîner de gala qui a eu lieu le 26 Octobre 1988 à Londres à “Syon House”, demeure ancestrale des Ducs de Northumberland. Outre une brève allocution du Prince Philip, la soirée comportait une série de prestations par des artistes bien connus, chacune gravitant autour du thème de la nature. Des fonds substantiels ont été recueillis à cette occasion pour un projet de sylviculture exécuté au Cameroun.
Mme Ruhiyyih Rabbání, personnalité éminente de la Foi bahá’íe, s’est également adressée à l’auditoire de plus de 200 personnes parmi lesquelles on comptait quelques-unes des figures les plus marquantes de l’Angleterre contemporaine. Dans son allocution, Mme Rabbání a fait appel à chacune des personnes présentes pour assumer sa propre responsabilité dans la protection de “notre mère, la terre”.
L’initiative intitulée “Les arts en faveur de la nature” fait suite à l’adhésion, en octobre 1987, de la Foi bahá’íe au réseau de WWF pour la préservation et la religion, une entreprise interconfessionnelle unique en son genre, visant à mettre en relief le rôle de la religion dans la création d’une nouvelle éthique en matière d’environnement, et à susciter la participation de divers groupes religieux du monde à des projets de préservation de l’environnement.
Selon Mlle Jackie McDougall, directeur du marketing et de la collecte de fonds pour WWF au Royaume-Uni et représentant de cet organisme au sein du comité d’organisation du projet “Les arts en faveur de la nature”, les discussions qui ont eu lieu entre le Prince Philip et la Communauté internationale bahá’íe ont permis d’aboutir à l’inauguration de ce projet.
« Pour le WWF, nous avons été enchantés de l’intérêt manifesté par la Communauté internationale bahá’íe pour sa participation à WWF », a déclaré Mlle McDougall, qui a ajouté « Du fait de sa composante très largement culturelle, cette communauté s’intéresse vivement à l’art. »
Le projet “Les arts en faveur de la nature” est fondé sur l’idée selon laquelle les artistes, écrivains, poètes et autres créateurs sont souvent les premiers à sensibiliser le public aux problèmes sociaux.
« Nous faisons appel au coeur plutôt qu’à la tête », a dit la Duchesse d’Abercorn, l’un des co-présidents du comité d’organisation. « Par l’esprit, nous savons combien les problèmes de l’environnement sont terrifiants sur le plan statistique mais, si l’on touche les êtres humains par le coeur – et c’est ce que font les arts – alors, on stimule leur engagement envers cette cause. »
Or, selon les participants, cet effet a été constaté, à échelle réduite il est vrai, lors de la manifestation de Syon House. La partie récréative de la soirée, avec son programme varié de musique, de danse, de poésie et d’arts visuels, entièrement consacré au thème de la préservation de la nature, a démontré les possibilités que recèlent les arts lorsqu’il s’agit de sensibiliser le public à un engagement pour une cause. « Nous comprenons de plus en plus que nous dépendons de la nature », a déclaré le Prince Alfred de Liechtenstein. « La lecture poétique, le ballet, voilà des supports par lesquels les artistes ont tenté d’exprimer cette idée selon laquelle nous ne sommes pas séparés, mais responsables les uns des autres et vivant dans un même monde. »
« Ceux qui n’avaient jamais traité ce sujet ont pu ressentir cette impulsion », a ajouté le Prince Alfred. « Et ceux qui le connaissaient déjà en ont acquis une compréhension plus profonde. Au cours de la soirée, je me suis entretenu avec de nombreuses personnes qui étaient aussi dans ce cas. »
Le programme comportait notamment un spectacle de danse classique avec la célèbre ballerine Eva Evdokimova; une autre production chorégraphique, conçue tout spécialement à cette occasion, par six membres du London Festival Ballet; un intermède musical, “Le Bestiaire”, de Francis Poulenc, sous la baguette de Leonard Friedman; et deux lectures poétiques par Ted Hughes, lauréat d’un prix de poésie, qui clôtura la soirée par un poème écrit le matin même. Le directeur artistique était John Faulkner, ex-pensionnaire du “National Theatre” de Londres. Enfin, l’on a pu admirer une exposition spéciale de peintures et dessins sur le thème de la nature, tirés de la collection privée de S.M. la Reine Elizabeth et de S.A.R. le Prince Philip.
A l’avenir, les organisateurs du projet, parmi lesquels la Communauté internationale bahá’íe, espèrent réaliser d’autres manifestations dans divers pays, afin d’attirer vers le mouvement en faveur de la préservation de la nature le public le plus large possible.
|