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Revue n° 38-39, 1999

En Afrique du Sud, les religions poursuivent le dialogue et l’action

S’appuyant sur le cadre éthique défini en 1993 par le Parlement des religions à Chicago, le Parlement de 1999 décide de mener des activités intercommunautaires.

CAPE TOWN, Afrique du Sud — Sans aucun doute, le discours de l’ancien président de l’Afrique du Sud, Nelson Mandela, aura été l’un des temps forts du Parlement des religions de 1999.

S’adressant aux milliers de représentants des grandes religions du monde, l’ancien prisonnier politique, âgé de 81 ans, a déclaré que les institutions religieuses ont joué un rôle essentiel pour mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud.

« Sans l’Eglise et les institutions religieuses, je ne serais jamais ici aujourd’hui », dit le président Mandela expliquant que Chrétiens, Musulmans, Hindous et Juifs ont joué un rôle clé dans son éducation et celle d’autres jeunes Noirs et qu’ils ont su réconforter les prisonniers politiques et leurs familles.

« Je reconnais l’importance de la religion », dit-il. « Quiconque est passé par les geôles sud-africaines sous l’apartheid connaît la cruauté des êtres humains. Une fois encore, ce sont les institutions religieuses et leurs chefs qui nous ont donné l’espoir d’en sortir. »

Le président Mandela poursuit « la religion jouera un rôle essentiel pour guider et aider l’humanité à relever les énormes défis qu’elle va rencontrer au siècle prochain ».

En quelques mots, le président a résumé l’un des principaux thèmes de cette réunion, à savoir que les religions, en particulier lorsqu’elles travaillent ensemble, peuvent et doivent jouer un rôle de premier plan pour résoudre les problèmes de l’humanité.

Le Parlement a accueilli plus de 7 000 participants venus d’environ 90 pays du 1er au 8 décembre 1999. Six ans après le Parlement tenu à Chicago en 1993 pour commémorer le 100ème anniversaire du célèbre Parlement mondial des religions de 1893, la manifestation sud-africaine a donné un aperçu de certaines orientations que prend actuellement le Mouvement mondial des religions qui gagne du terrain et est de plus en plus reconnu.

« Nous sommes convaincus que ce Mouvement mondial des religions est l’une des caractéristiques essentielles des temps modernes », dit Jim Kenney, directeur international du Conseil du Parlement mondial des religions (CPWR) et co-organisateur de la manifestation avec le Parlement mondial des religions d’Afrique du Sud (PWRSA).

« Si nous avons tenu ce Parlement c’est parce que le monde devient de plus en plus petit et diversifié », dit M. Kenney. « Il y a 20 ans, un Occidental pouvait n’avoir jamais rencontré un bouddhiste, un bahá’í, un musulman ou un hindou. Aujourd’hui, dans de nombreux endroits du monde, ils se côtoient tous les jours. »

Ce Parlement, reprend M. Kennedy, visait non seulement à renforcer et à améliorer le dialogue entre les groupes religieux, mais à passer à l’étape suivante : mener des actions communes.

À cet effet, le Parlement a annoncé deux nouvelles initiatives : un important document conjoint intitulé « Appel à nos institutions dirigeantes » et une liste de projets conjoints présentée sous le titre « Dons apportés au monde ».

L’Appel est une esquisse de ce que devrait être le partenariat entre des religieux et des membres de la société civile pour résoudre les problèmes qui se poseront au monde dans les années à venir.

« Nous sommes arrivés au moment où tout le monde reconnaît que le monde est un village planétaire », lit-on dans l’Appel qui aborde tout un éventail de sujets, depuis le développement durable jusqu’à la gouvernance mondiale en passant par la suppression de la dette du Tiers monde et l’éthique des médias.

« Ce moment est unique en ce sens que nous avons la possibilité de faire prendre un nouveau type d’engagement créatif aux institutions religieuses et autres institutions qui influent sur la société. Il nous faut maintenant convaincre nos institutions dirigeantes de construire des partenariats nouveaux, fiables et plus imaginatifs afin de façonner un monde meilleur. »

La liste des « Dons de service » représente le début des actions communes engagées dans le domaine de la coopération entre les religions, d’une part et entre les religions et la société civile, d’autre part. Présentée sous forme de brochure, cette liste expose quelque 250 projets qui reflètent l’engagement en faveur de la convergence des religions.

Le Parlement s’est ouvert par une procession de chefs religieux et de croyants dans les rues de Cape Town. La procession a cependant été prise à partie par des fondamentalistes opposés à la tenue du Parlement, ce qui illustre les défis que le dialogue inter-religieux doit encore relever.

Tolérance à l’égard des protestations

Les protestations ont été accueillies avec tolérance. « Les protestations ont été minimes par rapport au sentiment d’unité ressenti pendant les huit jours », dit Louise Todd Cope, fondatrice de Cloak the Earth, une organisation interconfessionnelle.

Le programme du Parlement a commencé chaque jour par des prières et des méditations suivies de nombreux débats, poursuivis en soirée par des séances plénières et des représentations artistiques. Des chercheurs, des militants et des chefs religieux ont présenté plusieurs thèmes allant de l’enseignement élémentaire des religions à l’exploration de solutions aux problèmes du monde inspirées par la foi.

« Nous avons consacré beaucoup de temps et d’énergie à l’examen de problèmes concrets. Nous avons parlé de la pauvreté et de la discrimination, de l’injustice sociale, du recul des traditions ancestrales, de la pollution de l’environnement, de l’éthique mondiale, de l’exploitation économique et de santé », dit Varadaraj Ramab, professeur de physique et de sciences humaines à l’Institut de technologie de Rochester, qui représentait le Centre Zygon pour la science et la religion. « Un intervenant a parlé des violations des droits de l’homme dont sont victimes des millions d’intouchables en Inde et un chercheur a interrogé certains autochtones américains sur la marginalisation de leur religion et de leur culture dans l’Amérique moderne. »

La foule des participants constituait un ensemble très coloré. Les hindous en robe safran étaient assis à côté de prêtres chrétiens en soutane noire et col blanc. Les religieux musulmans arboraient des chemises et des pantalons blancs à côté de bouddhistes simplement vêtus de coton blanc. Des femmes de toutes couleurs, vêtues de saris de soie chatoyants bavardaient avec des hommes et des femmes en tenue d’affaire. Les Africains portaient souvent leur costume traditionnel.

Pendant les trois derniers jours, quelque 400 chefs religieux et spirituels se sont réunis pour se consulter et prendre d’autres engagements en faveur de l’action commune. Le Parlement comptait également des chefs d’entreprise, des dirigeants du monde agricole, universitaire, des médias et des organisations internationales.

Une brève allocution du Dalaï Lama a marqué la cérémonie de clôture. Il s’est dit encouragé par le fait qu’un aussi grand nombre de religions se réunissent et se respectent et a exprimé l’espoir que ces réunions débouchent sur une action sociale concrète.

Un vieil héritage

Le Parlement de 1999 s’appuie sur l’héritage du premier Parlement mondial des religions tenu à Chicago en 1893 auquel avaient participé plusieurs centaines de chercheurs, théologiens et chefs religieux. Ce Parlement est considéré comme marquant le début du dialogue entre les religions.

Le Conseil du Parlement mondial des religions a été créé après le centenaire de cette manifestation, en 1993 à Chicago. Ce Parlement a notamment publié un document intitulé : « Vers une éthique mondiale ».

Les membres du Conseil ont déclaré qu’ils avaient choisi l’Afrique du Sud pour le Parlement de 1999 en raison du rôle que la religion et la spiritualité ont joué dans la lutte contre l’apartheid. « Nous pensons que la religion et la spiritualité jouent un rôle unique dans la transformation de la société », dit Dirk Ficca, directeur exécutif du Conseil. « Elles montrent les différents chemins à suivre et comment parvenir au but par la voie de la paix et de la justice. »

La planification et l’organisation de la conférence ont été confiées au Parlement mondial des religions (Afrique du Sud), organisation interconfessionnelle autonome. « La communauté interconfessionnelle de l’Afrique du Sud, aussi modeste soit-elle, a été à la hauteur de cette tâche immense », dit Amy Seidel Marks, co-président du Parlement mondial des religions en Afrique du Sud, et membre de la communauté bahá’íe sud-africaine.

« On peut dire que le Parlement mondial des religions a pris appui sur les bases établies par la communauté interconfessionnelle, acteur clé dans la lutte contre l’apartheid. »

Avec la collaboration de Suzanne Bamford et Muhtadia Rice



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