Revue n° 41, 2001
A Hanovre, un stand atypique au sein du Pavillon international
HANOVRE — Le Pavillon international et les nombreux projets mondiaux qui y étaient exposés ont été très appréciés des visiteurs de l’Exposition universelle, communément appelée « Expo 2000 ».
Le Süddeutsche Zeitung en parle comme du « pavillon le plus intéressant de toute l’Expo », affirmant que « tout ce qui y était exposé méritait l’attention ».
Le Pavillon international
Les visiteurs du Pavillon international ont pu avoir accès à un très grand nombre de thèmes : comment assainir les mers très polluées, transformer en objets d’art des objets de la vie quotidienne jetés à la poubelle, former des gens à contribuer à l’aide au développement, faire comprendre aux peuples primitifs menacés de disparition la signification du « développement durable », démontrer qu’une gestion durable des forêts est bénéfique pour l’homme et pour la nature, etc.
« On aurait pu trouver ici des sujets de réflexion pour des mois entiers », affirme le rédacteur Stefan Lohr. Les qualités particulières de ce pavillon, l’alliance du futurisme et de l’humanisme, ont attiré chaque jour d’avantage de visiteurs, malgré l’absence d’appui massif des médias.
La collaboration entre la vingtaine d’ONG qui exposaient dans le Pavillon international n’a pas été étrangère à ce succès. Depuis la Banque mondiale, l’OCDE et le Ministère fédéral de la coopération économique jusqu’au Fonds mondial pour la nature et l’utilisation durable des forêts, en passant par le Barefoot College, Reciclar et la Communauté internationale bahá’íe, l’ensemble des exposants se sont engagées, dès le début à travailler ensemble afin d’offrir la meilleure image possible.
A l’initiative de la Communauté internationale bahá’íe, une « Journée du Pavillon international » a été organisée. Face à son immense succès l’opération a été renouvelée.
Ainsi est née la collaboration entre tous les exposants du Pavillon international, les participants aux projets mondiaux et leurs organismes de soutien, collaboration qui devrait se poursuivre dans l’avenir.
250 bénévoles au stand bahá’í
Contrairement à la majorité des autres exposants, la Communauté internationale bahá’íe ne disposait quasiment pas d’équipe permanente. Au total, environ 250 bénévoles de 40 pays ont participé à la préparation et au bon déroulement de l’Expo.
Tous se sont dits très fiers d’avoir pu, grâce à cette expérience, être partie prenante de l’Exposition universelle, exposition dont ils ont été des ambassadeurs convaincants.
Une présentation discrète
La présentation générale du stand était très discrète. L’élément central était constitué d’un demi-cercle de cinq pétales de fleurs géants lumineux se reflétant au milieu d’un bassin d’un bleu foncé étincelant. Plusieurs sièges situés entre les pétales et le bassin et disposés en cercle, permettaient aux visiteurs de se reposer et de réfléchir.
Entre ce lieu de réflexion, au centre du stand, et les cloisons sur lesquelles étaient présentés les projets et leur philosophie, les visiteurs pouvaient flâner au sein d’un grand espace.
Les quelques informations présentées sur les panneaux ont suscité peu de réactions de la part des visiteurs qui pouvaient s’informer sur les dépliants mis à leur disposition. Leurs questions ont d’avantage porté sur les principes spirituels sur lesquels reposent les projets entrepris par la Communauté internationale bahá’íe.
C’est ainsi que ce qui ne devait être présenté que de manière accessoire est devenu le cheval de bataille du stand : il a fallu réimprimer les cartes postales représentant des portraits et des citations telles que « La terre n’est qu’un pays et tous les hommes en sont les citoyens » ou « Considère l’homme comme une mine de pierres précieuses d’une valeur inestimable ».
Au cours de l’une des conférences sur les projets mondiaux, où la discussion était un peu trop animée, un participant s’est levé et a lu la citation figurant sur l’une des cartes postales : « Consultez-vous, et dans toutes vos délibérations, n’ayez souci que de ce qui est profitable à l’humanité et de nature à améliorer sa condition ».
Vote en faveur d’une instruction civique mondiale
Les visiteurs étaient également invités à soumettre leurs idées et leurs propositions. Beaucoup l’ont fait et ont rempli les cartes-réponses préparées pour « Le livre de l’humanité ». Ils avaient quatre questions au choix :
1. Comment donner les mêmes chances de développement aux femmes et aux hommes ?
2. Si toutes les écoles du monde apprenaient à leurs élèves à devenir citoyens du monde, quel devrait être le contenu et la forme de cet enseignement ?
3. Comment imaginez-vous une plus grande participation de tous les hommes aux décisions importantes sur l’avenir de l’humanité ?
4. Quelles valeurs éthiques vous paraissent-elles être particulièrement importantes pour la construction d’un avenir plus humain ?
C’est la deuxième question qui a suscité le plus d’intérêt. Tous ceux qui se sont exprimés sur ce sujet ont expressément approuvé la proposition d’apprendre aux élèves à devenir citoyens du monde. Ils ont soumis de nombreuses idées créatives aux concepteurs potentiels de ces programmes d’enseignement. Les réponses seront publiées et mises à la disposition des décideurs.
Programme culturel et séminaire
La Communauté internationale bahá’íe a massivement participé aux séminaires tenus dans la salle de conférences du Pavillon international ainsi qu’au programme culturel. Plus de 40 artistes, venus d’une vingtaine de pays ont contribué au programme culturel.
Les deux ateliers de danse « Diversity Dance Theater » et « Steps to World Peace », dansant sur des thèmes tels que la drogue, la pauvreté ou l’unité dans la diversité, ont exercé sur le public une force d’attraction exceptionnelle. La chanteuse ghanéenne bahá’íe, Ranzie Mensah a également été invitée à monter sur scène. Kevin Locke, membre de la tribu Sioux, a déclenché l’enthousiasme du public avec ses danses symboliques réalisées à l’aide de cerceaux.
Huit séminaires ont permis à Haleh et Gustavo Correa d’expliquer les principes de la première Ecole nationale du développement, la Fondation FUNDAEC, qualifiée par le jury de l’Expo de « meilleur projet pédagogique au monde ».
Eloy Anello, professeur à l’université bolivienne Nur, a présenté quelques principes éthiques du développement durable. Kambiz Poostchi a fait un exposé sur les principes bahá’ís de la prise de décision consensuelle. Kevin Locke a parlé de ses expériences relatives au rôle des peuples autochtones dans la société mondiale émergente. Geraldine Robarts a montré qu’une formation artistique pouvait s’avérer très utile dans le domaine du développement. Leyli Miller-Baschir a parlé de sa campagne contre les mutilations génitales des femmes, qui a connu un succès mondial.
Enfin, dans le cadre de la « Journée du Pavillon international », Shamil Fattakhov a présenté un « Stop-and-Act Show » au cours duquel le public est invité à résoudre un conflit mis en scène par des amateurs.
Que restera-t-il de l’Expo 2000 ?
La Communauté internationale bahá’íe a pu, grâce à l’Exposition universelle, présenter des projets concrets ainsi que les principes spirituels qui guident son action.
Que restera-t-il de l’exposition en dehors des intentions ? L’exemple des autres projets mondiaux qui étaient présentés, ainsi que les nombreux contacts qui ont été noués avec des instituts de développement seront développés dans la nouvelle fondation « One World Bahá’í Foundation », qui a été créee au cours de l’été 2000.
Il serait cependant souhaitable de mettre sur pied un réseau de projets mondiaux permettant d’échanger et de partager le savoir-faire pratique de tous les projets d’environnement et de développement, ainsi que cela a été envisagé lors de l’Expo.
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