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Revue n° 41, 2001

Relier les droits de l’homme et le développement

Alors que les dirigeants cherchent à faire preuve d’imagination pour résoudre les problèmes mondiaux complexes, l’idée s’impose progressivement qu’il convient de faire converger les diverses politiques et les domaines d’action.

Parmi les convergences les plus prometteuses se trouvent celles pouvant exister entre les droits de l’homme et le développement.

Or, les droits de l’homme et le développement ont souvent été dissociés, tant dans le domaine de l’analyse que dans celui de l’action. Cependant, au cours de la dernière décennie, les plans d’action mondiaux issus des conférences mondiales de l’ONU, depuis Rio jusqu’à Istanbul, ont reconnu que ces deux questions étaient fondamentalement liées.

Récemment, la Banque mondiale, l’UNICEF, le PNUD et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme ainsi que des personnalités influentes comme le prix Nobel Amartya Sen, ont tenté d’en faire la démonstration.

Le Rapport sur le développement humain 2000 va plus loin dans le rapprochement, la clarification et la codification de ces deux concepts que sont les droits de l’homme et le développement humain. Dans les deux cas, il s’agit de préserver les libertés fondamentales et de promouvoir le bien-être de l’humanité.

« La principale idée du développement humain selon laquelle l’amélioration de la vie et des libertés des personnes est fondamentale, rejoint en grande partie les préoccupations exprimées dans les déclarations des droits de l’homme », selon le Rapport sur le développement humain 2000. « Une approche plus intégrée peut procurer des avantages significatifs et faciliter les efforts visant à faire progresser la dignité, le bien-être et la liberté des individus en général. »

Le rapport propose une recette qui peut s’avérer efficace dans le domaine de la transformation sociale. Il faut de plus en plus considérer le développement social comme un processus capable de « renforcer les capacités humaines » et de multiplier les opportunités alors que les droits de l’homme sous-entendent que les différents acteurs sociaux ont le devoir de s’assurer que les individus et les communautés sont capables de développer et d’exercer ces capacités et ces opportunités. Il propose une approche du développement fondée sur les droits afin de concilier ces deux différents concepts.

Selon le rapport, si l’on fait le lien entre le progrès social et les droits de l’homme, on peut prendre en compte dans la planification du développement l’ensemble des droits auxquels les hommes peuvent prétendre – politiques, civils, sociaux, culturels, économiques, éducatifs, alimentaires et médicaux. Cette perspective intègre aussi directement les notions de famille, de communauté, de société, de médias et de responsabilité des institutions dans la poursuite des objectifs de développement. Ainsi, les mécanismes et instruments relatifs aux droits de l’homme peuvent être utilisés pour promouvoir certaines priorités en matière de développement.

Dans le contexte des droits de l’homme, l’impact du développement a des chances d’être plus équitable et de limiter toutes les formes d’exclusion sociale ou de discrimination. De plus, ce souci d’équité met autant l’accent sur le processus du développement que sur son bilan. C’est une orientation importante pour susciter de nouvelles formes de participation et d’action à tous les niveaux de la société.

Dans le cadre du développement, il est également possible de contribuer largement à la reconnaissance et à l’application universelle des droits de l’homme. L’application des instruments quantitatifs et qualitatifs du développement est un cadre analytique qui permet de comprendre les ressources nécessaires à l’application de ces droits mais aussi les obstacles qui s’y opposent. En tenant compte de l’évolution des conditions économiques et sociales, les décideurs peuvent expliquer comment respecter au mieux l’ensemble des droits dans un pays donné.

Aussi intéressant que soit ce rapprochement entre droits de l’homme et développement, le rapport ne fait qu’effleurer une question fondamentale qui est au coeur de la transformation sociale souhaitée. Il reconnaît que le fait de mettre l’accent sur les droits de l’homme apporte une dimension morale à la question du développement mais n’explique pas comment la dimension spirituelle et morale de l’activité humaine peut garantir les droits de l’homme et atteindre le développement.

Selon les bahá’ís, la civilisation est un processus spirituel qui implique le réveil progressif des capacités morales et créatrices de l’homme. Ils reconnaissent que les droits de l’homme et les nouvelles approches du développement sont au coeur du progrès social et pensent qu’il ne peut y avoir de véritable transformation sociale sans puiser dans les forces morales et spirituelles qui gouvernent la conscience et les actes des hommes.

En effet, si on ne met pas l’accent sur le progrès moral, ignoré la plupart du temps par les penseurs et les décideurs, les objectifs de justice sociale et de prospérité, visés par les programmes en faveur des droits de l’homme et du développement, ne seront jamais pleinement atteints.

Pour instaurer des modes de vie pacifiques et progressistes, il faut réaménager les règles et dispositions sociales prévues par la société et donc changer le coeur des hommes. La création de communautés fondées sur l’égalité, la coopération, la réciprocité et un altruisme sincère est en définitive une affaire de coeur ; pour changer nos attitudes et nos valeurs fondamentales, nous devons reconnaître que la source des problèmes auxquels nous sommes confrontés est de nature morale et spirituelle.

Le progrès social véritable passe par une prise de conscience spirituelle et l’apprentissage de vertus. C’est pourquoi il convient de mettre sur pied des programmes d’éducation morale qui cultivent nos qualités intrinsèques comme la noblesse, la bonté et la beauté.

Les bahá’ís croient en outre que l’éducation morale ne consiste pas seulement à montrer des valeurs et des attitudes mais aussi à inculquer des compétences et des méthodes de communication positives. Pour construire le tissu moral de la vie en collectivité, il faut développer une multitude de capacités : apprendre à prendre des décisions dans la transparence, la volonté de dialogue sans exclure quiconque ; poursuivre les mêmes objectifs au sein d’une communauté ; remplacer les rapports de force et de compétition par le respect, la collaboration et le souci de servir les autres ; imprégner les relations sociales d’un sens aigu de la justice ; cultiver l’honnêteté dans l’administration privée et publique.

Le caractère pluraliste de la communauté mondiale ne devrait pas empêcher les gouvernements et les organisations internationales d’examiner sérieusement la question du développement moral. Trop longtemps, certains préjugés enracinés, pris à tort pour des valeurs, ont entravé les libertés et ont nuit au progrès social. Le traitement discriminatoire des femmes en est un bon exemple. À l’ère de l’interdépendance entre les habitants de la planète, dit ‘Abdu’l-Bahá, « tout le monde doit être imprégné de vertus et de pouvoirs nouveaux, de règles morales et de capacités nouvelles ».

Le système international des droits de l’homme est le fruit d’un processus permanent de dialogue moral entre des nations et des peuples divers. Cette démarche interculturelle a progressivement donné naissance à une nouvelle éthique de solidarité humaine et de responsabilité collective. L’approche du développement fondée sur les droits de l’homme en est l’une des dernières manifestations.

Il est clair que la quête de justice ne peut pas s’arrêter à ce stade. L’intégration théorique et pratique des programmes en faveur des droits et du développement de l’être humain suggère quelque chose de plus profond : l’émergence d’une véritable « civilisation de caractère » dans laquelle les libertés et la capacité inhérente à chaque être humain pourront enfin se réaliser.



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