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Revue n° 49-50, 2004

Le Vanuatu teste l’huile de coprah comme carburant de substitution au diesel

PORT-VILA, Vanuatu — Tony Deamer, 52 ans, mécanicien automobile né en Australie, est intarissable sur les avantages de l’huile de coprah sur le diesel : elle ne dégage pas de fumée noire, elle coûte moins chère (tout au moins dans le Pacifique sud), elle peut créer des emplois dans le monde et, mieux encore, elle est non polluante.

M. Deamer a démontré que les moteurs diesel pouvaient rouler avec de l’huile de coprah et que cette découverte, bénéfique pour l’environnement, pouvait l’être aussi pour cette région endettée du Pacifique sud, où le coût du carburant importée pèse lourdement sur l’économie.

L’année dernière, environ 200 mini-bus ont roulé quotidiennement avec un mélange de diesel et d’huile de coprah, malgré les nouvelles lois fiscales qui ont fait grimper, temporairement et de manière imprévue, le prix des mélanges diesel/huile de coprah. Tony Deamer aussi continue à faire rouler une douzaine de véhicules avec de l’huile de coprah pure qui, elle, n’est pas assujettie à la nouvelle taxe sur les mélanges de carburant.

En réalisant ce projet, qu’il considère comme le prolongement de son engagement en faveur du développement économique et social, Tony Deamer vise surtout à aider la population rurale.

« Ce n’est pas une entreprise commerciale », dit-il expliquant que son but est d’aider non seulement ses concitoyens mais aussi le reste du monde. Si l’huile de coprah peut remplacer le diesel, la demande locale de coprah augmentera, c’est-à-dire également la demande de chaire séchée, qui est une denrée à bas prix très recherchée sur le marché mondial.

Cette demande accrue sera génératrice d’emplois et de revenus pour les villageois du Vanuatu, où la coupe du coprah reste la principale source de revenus extérieurs. Ainsi pense-t-il pouvoir endiguer l’exode des villageois qui ont fui les plantations improductives pour aller chercher un emploi dans les villes.

Le Vanuatu, anciennes Nouvelles Hébrides, est un archipel composé d’environ 80 îles situées à quelque 2 100 kilomètres au nord-est de Sydney (Australie). Le pays et ses 200 000 habitants vivent principalement de leurs exportations agricoles : coprah, kava, bœuf, cacao, bois et café.

« Pour chaque tonne de diesel que nous pouvons substituer », dit Tony Deamer, « nous pouvons injecter environ 200 dollars dans l’économie locale. A ce prix-là, la coupe du coprah peut être une activité très
lucrative ».

Les responsables du gouvernement reconnaissent l’immense intérêt du projet. « C’est vraiment une bonne
idée », dit Leo Moli, qui est à la tête du département de l’énergie du Ministère de l’agriculture et des ressources naturelles. « En effet, elle remonte jusqu’aux agriculteurs qui cultivent et coupent la noix de coco. Si le projet réussit, on pourra réduire l’importation des combustibles fossiles et surtout du diesel. »

Selon M. Molisa, Ministre des finances et de l’économie, l’utilisation du coprah comme carburant pourrait diminuer les importations de pétrole. « Nos importations d’essence représentent annuellement près de 10 millions de dollars. C’est beaucoup pour nous. Or, je suis à peu près certain que nous pourrions remplacer au moins la moitié de ces importations par l’huile de coprah. »

Le pays a une capacité énorme de production de coprah. La chute des prix du coprah sur les marchés internationaux a entraîné une baisse de la récolte annuelle.

Les retombées économiques seraient encore plus importantes si l’on utilisait les produits dérivés de la noix de coco. La chaire de coco constitue un excellent aliment pour bétail, les coques peuvent être utilisées comme charbon d’excellente qualité, et les fibres de noix de coco se prêtent à de multiples utilisations importantes.

« Tony a été le premier à montrer que l’huile de coprah peut remplacer le diesel sans qu’il soit nécessaire de changer le moteur », dit Rodney Newell, président de Renereltech, une petite société du Vanuatu qui aide surtout les entreprises locales à développer les énergies renouvelables.

« Dans d’autres régions du monde, on utilise aussi des huiles végétales pour les moteurs diesel », dit M. Newell. « Mais ce projet est unique en ce sens qu’on utilise ici de l’huile de coprah pure. C’est une première dans le Pacifique. »

Cependant, l’utilisation de l’huile de coprah comme carburant pose tout de même plusieurs problèmes. D’une part, l’huile est plus épaisse, plus visqueuse, que d’autres carburants. D’autre part, non traitée, elle contient également souvent plus d’eau et d’impuretés que les autres carburants.

M. Deamer a fait des tests et résolu nombre de ces problèmes. Il a mis au point un petit chauffage qui fluidifie l’huile au préalable. En collaboration avec un autre distributeur local d’essence, il a aussi mis au point des filtres pour éliminer l’eau et les impuretés.

Contrairement à d’autres entrepreneurs, Tony Deamer n’a pas hésité à partager ses découvertes et à en informer tous les intéressés, même des concurrents potentiels.

« Tony ne fait pas ça par intérêt », dit Dick Eade, un néo-zélandais qui exploite ici une plantation d’ananas. « Il le fait pour son pays. Il a le sens de la communauté. »

Après avoir été apprenti mécanicien, M. Deamer a quitté l’Australie pour s’installer au Vanuatu en 1971. Sa foi bahá’íe lui a donné la volonté de promouvoir le développement économique et social et il s’est d’abord installé sur l’île de Tanna où il a travaillé comme mécanicien au département des travaux publics. En 1981, il a déménagé à Port-Vila, où il tout d’abord travaillé pour le Ministère de l’éducation puis a créé sa propre affaire de location et de réparation de voitures.

Cette activité a été florissante et Tony Deamer s’en est servi pour expérimenter d’autres types de carburant. Ses voitures de location, sur lesquelles il a installé le système de préchauffage, roulent presque toutes à l’huile de coprah.

« Etre au service de l’humanité, c’est servir Dieu », dit Tony Deamer. « C’est le moteur de mon action, laisser quelque chose au Vanuatu au lieu de ne penser qu’à moi. »



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