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Revue n° 47-48, 2003

Lettres aux générations futures : Qu’avez-vous à dire à ceux qui vivront en 2050 ?


Lettres aux générations futures
Textes inédits de vingt-deux auteurs réunis par Frederico Mayor et Roger-Pol Droit
Editions UNESCO
Paris, 1999

Le futur… Une dimension incertaine mais fascinante, une dimension inconnue mais inévitable, une dimension obscure mais pleine d’espoir.

Comment parler de ce futur, que dire, que partager avec les enfants de demain qui auront à affronter, mais aussi à profiter de la vie dans une cinquantaine d’années ?

Tel est le projet de cet ouvrage doté d’une créativité et d’une tendresse infinies. Quatre ans après sa publication, celui-ci est toujours d’actualité puisqu’il traite de thèmes qui nous concernent tous aujourd’hui et qu’il s’adresse à cette progéniture encore inconnue qui aura à prendre le relais et poursuivre demain la quête d’un monde meilleur.

Ainsi, vingt-deux personnalités de disciplines différentes tentent de répondre à la question suivante : « Qu’avez-vous à dire à ceux qui vivront en 2050 ? ».

Nous avons tous été enfant un jour, avec nos rêves et nos espérances et un grand nombre d’entre-nous est déjà parent d’un petit être. Ces êtres que tout adulte cherche à protéger tout en leur offrant les valeurs nécessaires pour se frayer un chemin dans le monde de demain.

Un monde entaché de craintes liées aux progrès dans le domaine de la technologie, de la communication, de l’industrie, de la génétique ; parsemé de doutes quant aux maladies latentes et inconnues ; affligé de conflits, d’armes et bien d’autres fléaux. Mais également et surtout, un monde porteur d’un nouveau visage, encore inconnu, mais qui suscite toujours la même fascination d’aller de l’avant.

Peut-on se baser sur les expériences du siècle passé ? Certains auteurs en doutent, comme si une culpabilité secrète, celle de ne pas avoir donné vie au concept de culture de la paix, se faisait ressentir. Une culpabilité illustrée ainsi par Federico Mayor, ancien Directeur général de l’UNESCO : « A vous [générations du futur] d’honorer les promesses que nous n’avons pas tenues ».

Tout le poids de l’histoire du XXème siècle, enfermé dans cette phrase, se retrouve comme transposé sur les épaules des adultes de demain. « Nous quittons ce siècle sur la pointe des pieds parce que la personne humaine a été sacrifiée. Alors regardons le futur, même si nos yeux sont encore chargés de ce brouillard épais de la désolation et de l’impuissance. Nos yeux ont la mémoire de leur lumière et de leurs larmes. Mais oublions cette fatigue de l’âme et regardons vers l’avant. » (Tahar Ben Jalloun, écrivain, Maroc)

Une grande responsabilité, mais également un beau défi à relever. Ici intervient toute la finesse des auteurs qui, chacun selon sa sensibilité et son domaine d’activité, propose des outils pour permettre aux générations à venir de façonner au mieux le chantier que représente la mise sur pied d’une culture de la paix.

Des missives de nos vingt-deux épistoliers se dégage une grande humilité. D’un côté persiste la gêne de proposer des conseils à des jeunes qui nous sont inconnus et auxquels on n’ose guère montrer ce qui serait le « bon exemple ». De l’autre côté se dégage une attitude protectrice et paternelle.

Une envie de mettre en évidence les mémoires du passé, les souvenirs, les erreurs, l’histoire vécue par nombre de ces personnalités et qui est parfois ressentie comme une envie de transmettre quelques conseils.

Ainsi, l’objectif des vingt-deux auteurs converge dans l’espoir de mettre à disposition des générations de 2050 quelques « remèdes de grands-mères ».

L’intemporalité et l’importance de la poésie, de la musique, de l’art et de nos sens est mise en évidence par les artistes tels que Mstislav Rostropovitch (Musicien, Fédération de Russie) qui cite « cette petite phrase magique de Dostoïevski : ‘La beauté sauvera le monde’ ».

La nécessité de respecter les organismes biologiques, les ressources naturelles ainsi que la fragilité de « Terre Mère » est soulignée par les scientifiques. L’essence de l’éducation, du courage de nos opinions et du besoin de sagesse dans la gestion des affaires publiques est mise en exergue par les auteurs du milieu politique et des organisations internationales. De nouvelles idées, concepts et manières de voir le monde sont proposés par les philosophes.

Enfin, la profondeur et la subtilité du rôle de la spiritualité est illustrée notamment par les auteurs du monde religieux :

« [...] nous devons nous diriger autant que possible vers cette flamme qui nous vient de la foi, car elle nous aidera à surmonter les difficultés auxquelles nous sommes confrontés. » De ces récits et confidences ressort une grande force, un rayonnement qui pousse le lecteur vers une analyse de soi-même, de son âme et de son rôle sur la planète.

Les réponses sont multiples, mais voici peut-être une piste : bâtir une culture de la paix, c’est tout d’abord être attentif à ce qui nous entoure. Rita Levi-Montalcini (Prix Nobel de médecine-physiologie, Italie) enjoint ainsi aux enfants du futur : « Le plus tôt possible, tu dois prendre pour habitude d’être très attentif à tout ce qui t’entoure [...] Non seulement cette attitude te libérera de tes préoccupations personnelles, mais elle sera aussi une aide précieuse dans tous les moments de ta vie. »

Bâtir une culture de la paix c’est aussi commencer à façonner, ensemble, avec simplicité et modestie, avec vigilance et persévérance, avec respect et créativité, un visage humain à cette planète qui n’est autre, selon Tanella Boni (Philosophe, Côte d’Ivoire), que la « terre des minéraux, des végétaux, des animaux et des Homo Sapiens ».

Il est donc temps pour nous tous de semer les bases de ce qui sera un monde sans frontières.

« Semer encore, semer toujours, sans penser à la récolte. Nombreuses seront les graines qui ne germeront pas, mais il est un fruit que tu ne pourras jamais récolter : c’est celui de la graine que tu n’auras pas plantée. »



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