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Revue n° 47-48, 2003

En Europe, l’EBBF applique des principes spirituels aux problèmes

TURIN, Italie — Quatre-vingt pour cent des automobiles italiennes sont fabriquées dans cette ville trépidante du nord du Piémont, berceau du groupe Fiat.

C’est également à Turin que se trouve le Centre international de formation, branche de l’Organisation internationale du travail (OIT). Ce centre « rassemble, élabore et diffuse les meilleures théories, pratiques et expériences, au plan mondial, concernant les questions liées au monde du travail. »

Ces dernières années, l’une des principales préoccupations du Centre était de s’interroger sur la manière de restructurer les entreprises de manière à causer le moins de préjudice possible aux patrons, aux employés et aux collectivités.

Cherchant une réponse, le Bureau International du Travail (BIT) a décidé de collaborer avec le « European Bahá’í Business Forum » (EBBF), une association qui vise à promouvoir, entre autres, l’application de principes spirituels aux problèmes économiques. L’EBBF et le BIT ont publié conjointement en 2000 un document de 120 pages et parrainé une série de séminaires sur le thème de « la restructuration socialement responsable des entreprises ».

Selon M. Starcher, l’un des principaux co-auteurs du document et secrétaire général de l’EBBF, les entreprises ne sont pas obligées de commencer par licencier leurs employés lorsque les temps sont difficiles. « On peut restructurer sans réduire le personnel et même lorsque l’on est obligé de procéder à des licenciements, on peut le faire de manière à minimiser l’impact sur les personnes concernées et les communautés dans lesquelles elles travaillent et vivent », dit M. Starcher.

L’accent est également porté sur l’importance de traiter les employés comme une ressource précieuse. « Le capital humain et social prend la plus haute importance dans l’économie post-industrielle », peut-on lire dans le document. « Le capital humain comprend l’intelligence, les valeurs, la connaissance technique, l’expérience, la créativité, un réseau de contacts, une mémoire d’entreprise ainsi que des compétences et une expérience professionnelle. »

Traduit en plusieurs langues, le document est la pièce maîtresse des séminaires consacrés à la restructuration socialement responsable des entreprises qui se tiennent au Centre de formation du BIT à Turin et ailleurs. Des délégations venues notamment de Russie, du Japon et de Macédoine ont bénéficié de ces séminaires.

Un certain nombre d’organisations civiles ont récemment commencé à travailler avec l’EBBF en raison de son orientation particulière axée sur les valeurs.

« Peu importe le nom qu’on leur donne, religieuses ou spirituelles, je pense que les questions éthiques apparaissent au premier plan dans toute une série de domaines différents », dit Michael Henriques, directeur du département Création d’emplois et développement des entreprises de l’OIT. « Cette idée est dans l’air du temps. »

De manière générale, le monde des affaires et de l’industrie semble prendre de plus en plus conscience de l’importance de l’éthique et des valeurs, tendance qui a ouvert la porte des entreprises à des organisations comme l’EBBF.

Les vagues du scandale

« Ce besoin est plus urgent que jamais après le scandale d’Enron, l’effondrement économique de l’Argentine, la chute de la bourse et, d’une manière générale, le divorce entre les affaires et l’éthique », dit Marcello Palazzi, directeur de Progressio Foundation, organisme à but non lucratif basé aux Pays-Bas qui s’occupe essentiellement de partenariats stratégiques entre les entreprises publiques et les entreprises privées.

« L’EBBF répond au besoin ressenti par les hommes et les femmes d’affaires d’échanger, d’apprendre, de se donner des idées et d’entreprendre des initiatives conjointes », dit M. Palazzi, membre de l’EBBF depuis 1996.

« Le professionnalisme de l’EBBF, son intégrité, sa bonne gestion et sa capacité à travailler en réseau en font une communauté unique en son genre d’hommes et de femmes d’affaires engagés. » Fondé en 1990, l’EBBF compte aujourd’hui plus de 300 membres représentant une cinquantaine de pays. L’organisation a pour mission de promouvoir les valeurs éthiques, les qualités personnelles et le leadership moral dans les entreprises et les organismes qui œuvrent pour le changement social. « Notre mission », dit M. Starcher, « est d’essayer de contribuer d’une façon ou d’une autre à la prospérité de l’humanité par la promotion des valeurs dans l’entreprise ».

Outre la promotion de l’éthique dans les affaires et de la responsabilité sociale de l’entreprise, ces valeurs sont notamment la gestion des ressources terrestres, le partenariat entre les hommes et les femmes dans tous les domaines de l’activité humaine et la prise de décision sans confrontation à travers la consultation. Les membres de l’EBBF estiment que ces principes sont essentiels pour atteindre l’objectif d’un monde économique responsable.

Une place confortable

« Lorsque l’EBBF a démarré, personne ou presque n’avait jamais entendu parler de spiritualité sur le lieu de travail », dit Wendi Momen, membre fondatrice de l’EBBF.

« A présent, c’est chose courante et cela va de pair avec les valeurs et le leadership moral. » Ainsi, l’EBBF a aujourd’hui une place beaucoup plus confortable dans le monde des affaires et collabore avec un certain nombre d’organisations et d’institutions telles que l’AIESEC, la Commission européenne et l’Université de Bari.

L’AIESEC (Association internationale des étudiants en sciences économiques et commerciales) se compose de plus de 30.000 étudiants en économie et administration des affaires appartenant à 800 universités et 85 pays.

L’EBBF a prêté son concours à l’organisation de la plus grande manifestation internationale de l’AIESEC et collabore avec l’association dans plusieurs pays d’Europe pour organiser des conférences et des cours de formation à l’intention des jeunes entrepreneurs.

« Notre relation repose sur le partage des mêmes valeurs et l’entraide mutuelle pour remplir notre mission », dit Susana Muhamad, directrice de l’AIESEC.

Plusieurs membres de l’EBBF ont également joué un rôle actif dans une série de réunions organisées par la Commission européenne sur la politique de promotion de la responsabilité sociale des entreprises en Europe. L’EBBF a répondu par une note écrite à un « livre vert » sur ce sujet et a été invité à participer à des réunions à Bruxelles présidées par des fonctionnaires de la Commission européenne.

Récemment, une nouvelle chaire a été créée à l’Université de Bari (Italie), la Chaire pour un nouvel ordre mondial, à laquelle a été nommé M. Giuseppe Robiati, membre de l’EBBF.

Cette chaire récompense les efforts déployés par M. Robiati et l’EBBF pour introduire des valeurs essentielles dans le programme d’enseignement de cette université, la deuxième université d’Italie, avec quelque 50.000 étudiants.

Ainsi, l’Université de Bari a institué un cours permanent d’éthique et d’économie intitulé « Éthique et Économie : vers un nouvel ordre mondial ». Ce cours consiste en 10 séminaires axés sur les valeurs bahá’íes essentielles telles que la consultation, la justice et l’éthique, l’égalité, l’éducation universelle et l’unité de la science et de la religion dans leurs relations avec le monde des affaires et de l’économie.

Giuseppe Robiati est un homme d’affaires très expérimenté en ingénierie et management ainsi qu’en gestion des ressources humaines et en économie. Actuellement président de la SCAC, une grande entreprise italienne, M. Robiati est aussi l’auteur d’un certain nombre d’ouvrages, parmi lesquels Religion et économie mondiale, co-entreprise : une perspective bahá’íe, Dieu et l’économie, un partenariat possible et Economie pour un nouvel ordre mondial.

La participation accrue des entreprises et des entrepreneurs dans des conférences, telles que celles parrainées par le « Spirit in Business Institute » témoigne de la volonté du monde des affaires de réfléchir à ce que sont les valeurs. Le thème des conférences porte de plus en plus sur l’amélioration des pratiques dans le monde des affaires, par le biais de l’éthique et de la spiritualité.

« Nous comprenons peu à peu que la prise en compte des valeurs spirituelles par ceux qui ont pour vocation de commander n’est pas une tendance passagère, mais l’intégration d’un nouveau degré de prise de conscience destiné à valoriser la communauté sur le lieu de travail », dit Barbara Krumsiek, présidente et directrice générale de Calvert Group.

En tant que catalyseur, l’EBBF apporte une nouvelle perspective qui insiste sur les valeurs personnelles et éthiques dans les affaires et espère communiquer aux sociétés un sens accru de leur responsabilité sociale.

Selon M. Palazzi, « l’EBBF a pour mission de défendre les valeurs et les principes qui unissent les individus de toutes religions et de tous pays dans la pratique des affaires.

Un bon commerce, comme une bonne gouvernance, reposent sur ces valeurs et ces principes. Sans eux, il n’y a rien. »



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