Revue n° 55-56, 2007
La coopération interreligieuse : une étape cruciale vers la paix
NATIONS UNIES – La « Conférence de haut niveau sur la coopération interreligieuse pour la paix », qui s’est déroulée au siège des Nations Unies, visait à examiner la manière dont les religions et les gouvernements peuvent travailler ensemble pour la paix.
Organisé par le Forum tripartite sur la coopération interreligieuse pour la paix et parrainé par une coalition unique regroupant gouvernements, agences des Nations Unies et organisations non gouvernementales, l’événement a eu lieu le 21 septembre 2006 afin de coïncider avec la Journée internationale de la paix.
La conférence a attiré une grande diversité de participants reflétant l’inquiétude croissante liée à l’intolérance religieuse et la nécessité de promouvoir le dialogue interreligieux et la tolérance comme moyens de remédier à ce fléau.
Des représentants de 33 gouvernements, des agences des Nations Unies, de la société civile et de divers groupes religieux ont ainsi pu mettre leurs expériences en commun.
« Beaucoup d’Etats représentés à la conférence souffrent des conséquences de conflits religieux. Ils étaient tous autour de la table pour apprendre et partager leur point de vue sur l’importance de la coopération et du dialogue interreligieux », dit Jeffery Huffines, membre du Comité des organisations religieuses non-gouvernementales auprès des Nations Unies et représentant de la communauté bahá’íe des Etats-Unis auprès de l’ONU.
Le Président sénégalais Abdoulaye Wade, qui a prononcé le discours d’ouverture, a déclaré que « le dialogue interreligieux est devenu une nécessité urgente ».
Il a ajouté que l’intolérance et l’extrémisme battent en brèche le caractère sacré de l’objectif réel de la religion. Le Président Wade a suggéré que les peuples devraient plutôt examiner les racines communes des religions et reconnaître qu’elles viennent toutes d’une source qui « prescrit le bien et encourage le pardon et l’amour ».
M. Alberto Romulo, Ministre des Affaires étrangères des Philippines et président du Forum tripartite a déclaré que la conférence reflétait un « niveau sans précédent » de participation.
« Certaines des atrocités, violences et problèmes que le monde rencontre incombent aux partisans de divers courants religieux », a ajouté M. Romulo, en mettant l’accent sur le besoin d’un nouvel élan de dialogue et de coopération.
Haya Rashid Al-Khalifa, ambassadeur de Bahreïn auprès des Nations Unies et présidente de la 61ème Assemblée générale a affirmé que cette initiative était « une nécessité pour notre époque ».
« Dans cette ère d’indépendance et de mondialisation où nous appartenons tous à une grande famille, il est grand temps pour les peuples de la terre de vivre ensemble en paix et en harmonie », a dit l’ambassadeur Al-Khalifa.
Les représentants religieux ont abordé des thèmes similaires. L’évêque Joseph Humper de l’Eglise méthodiste unie de Sierra Leone, qui est également président de la Commission vérité et réconciliation, a parlé des points communs entre les religions. Le but du dialogue interreligieux est de parvenir à mieux se comprendre. « Ce dialogue doit être abordé comme un moyen d’éliminer la violence, la haine et le fanatisme. »
John Grayzel, titulaire de la Chaire bahá’íe pour la paix mondiale à l’Université de Maryland a déclaré que les chefs religieux détenaient le pouvoir de donner le ton pour l’acceptation, la tolérance, le respect, et la collaboration mutuelle pour le bien commun de l’humanité.
Radhika Coomar-aswamy, Représentante spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés, a affirmé qu’il existe des preuves croissantes selon lesquelles la présence d’organisations interreligieuses dans une ville diminuent fortement les risques d’irruption de violences ethniques.
|