Revue n° 13, 1993
Promotion de récepteurs radio écologique
De conception récente, une radio solaire ultra sensible offre une solution « écologique » à la prolifération des piles CHENGDU, Chine — La plupart des employés de la Société de télévision et d’électricité de Chengdu, au centre de la Chine, se rendent chaque jour à leur travail à bicyclette laquelle est depuis longtemps reconnue comme le moyen de transport le plus efficace et le plus salubre pour l’environnement.
Ces employés sont aujourd’hui engagés dans une nouvelle aventure de la technologie verte : la production de masse d’une radio solaire bon marché et efficace.
Le projet entrepris en collaboration avec une fondation privée dirigée par les bahá’ís, vise à promouvoir l’utilisation des radios à la fois pour aider les villages dans leur développement et pour apporter une solution aux problèmes de pollution posés par les piles.
« La fabrication des piles exige environ 80 fois plus d’énergie qu’elles n’en emmagasinent. Et lorsqu’elles ont été jetées, elles continuent à polluer et à contaminer le sol par des métaux lourds pendant des années, » dit M. Dean Stephens, qui a mis au point un circuit spécial qui, selon lui, permet à la radio d’être plus efficace que n’importe quelle radio solaire conçue à ce jour.
« Ce que nous nous efforçons de faire, c’est de lancer une technologie moins polluante, » dit M. Stephens, également directeur du Vanguard Trust, fondation sans but lucratif qui coordonne et soutient le projet.
« En ce qui concerne les pays en développement, le problème est que le coût des piles est en fin de compte beaucoup plus élevé que le coût d’une radio et qu’elles amputent considérablement le revenu des villageois, » ajoute-t-il.
Bien que de petites radios solaires aient été produites auparavant, reprend Dean Stephens, elles sont toutes restées au stade de la nouveauté, soit qu’elles aient été trop coûteuses, soit qu’elles ne fonctionnaient que dans des conditions idéales, par exemple sous un soleil brillant.
« Cette radio a un circuit complètement nouveau qui lui permet de fonctionner même dans une lumière ambiante, à côté d’une fenêtre ou même près d’une lampe à essence la nuit, » dit-il.
Production à l’essai
Dean Stephens explique également que la radio est beaucoup moins coûteuse que les fabrications précédentes. La modicité de son coût tient à l’efficacité de l’appareil et à la décision de le fabriquer en Chine où la main-d’oeuvre est moins cher.
« Le prix sera d’environ 90 Francs français ce qui représente le prix du seul panneau solaire ailleurs, » dit-il.
Cette grande efficacité alliée à un faible coût a intéressé un certain nombre de sociétés de radiodiffusion et d’agences de développement. La BBC et la Radio diffusion nationale danoise (Danicom) évaluent actuellement des prototypes de la radio.
Les premiers modèles fabriqués en série, les Vanguardia SR- 2, utilisent des cellules solaires à cristaux de silicium reliées à un panneau fixé derrière la radio et qui constitue la source primaire d’énergie. La radio ne reçoit que les ondes moyennes (AM). La FM ou les ondes courtes feraient inutilement monter les prix.
Circuit novateur
Dean Stephens pense qu’il est important que la Chine participe à la production de cette radio. « Le Groupe de télévision et d’électricité a fait preuve d’une grande souplesse dans l’élaboration des détails finaux de conception et de fabrication, » dit-il et ajoute : « Je suis très heureux de nos relations et puis dire que les Chinois sont extrêmement intéressés par les principes qui animent la Fondation. »
La première tranche de production, terminée en mai dernier, comportait 100 unités. « C’était un essai, » dit Dean Stephens. « La prochaine fois, nous porterons ce chiffre à mille ou dix mille unités. Nous espérons intéresser un philanthrope ou une agence de développement qui investirait dans l’achat ou la commande de ces modèles afin que nous puissions les distribuer à grande échelle. »
La Fondation a été créée pour mettre au point et promouvoir des technologies utiles et appropriées à l’intention des pays en développement et l’un de ses principaux soucis a été de créer une technologie abordable pour les systèmes radio de village.
Un système radio de village
« Les expériences de mise au point d’installations radiophoniques dans les villages ont connu des succès et les spécialistes du développement s’y intéressent beaucoup, » dit M. Stephens. « L’idée est de créer une station de radio offrant au village des programmes locaux. »
« En d’autres termes, la radio de village est pour les villageois un instrument servant à la consultation ou à la préservation des différentes traditions et expressions culturelles. Et à une époque où l’information signifie le pouvoir, la radio de village est aussi une forme de pouvoir local. »
La Fondation Vanguard a récemment publié une brochure intitulée « Manuel à l’intention du propriétaire d’une radio de village » qui précise à la fois la technologie et l’organisation qui peut être utilisée pour créer une station radio de village. La Fondation a largement expérimenté un petit système solaire conçu par M. Stephens utilisé pour éclairer et réfrigérer un centre de formation bahá’í à Porto Rico.
Un bulletin trimestriel, Vanguardia, décrit les activités de la Fondation et donne des informations sur ces technologies.
Tant la Fondation que le bulletin tirent leur nom d’un passage des écrits bahá’ís qui incitent les bahá’ís à être à « l’avant-garde » du progrès scientifique, dit le Professeur Kenneth Kalantar, membre du conseil d’administration de Vanguard à Porto Rico.
« Nous tenons tout particulièrement à faciliter le développement des technologies dans les pays en développement,» dit M. Kalantar, professeur associé de chimie à l’université interaméricaine de San German à Porto Rico. « Bien que la Fondation ait été créée par des bahá’ís, quiconque poursuit des objectifs similaires peut en faire partie. »
|