Revue n° 22, 1995
La Sous-Commission de l’Organisation des Nations Unies lance un appel en faveur de l’ « émancipation » de la communauté bahá’íe en Iran
GENÈVE — Un groupe d’experts de l’ONU sur les droits de l’homme, examinant la situation dans la République islamique d’Iran, a lancé un appel urgent en faveur de l’ « émancipation » des communautés bahá’íes et chrétiennes dans ce pays.
Lors de sa réunion annuelle en août, la Sous-Commission de la lutte contre les mesures discriminatoires et de la protection des minorités a adopté à bulletin secret une résolution exprimant sa profonde préoccupation devant « les violations massives et persistantes des droits de l’homme » perpétrées par le gouvernement iranien.
Approuvée le 24 août 1995 par 13 voix contre 7 et 2 abstentions, la résolution énumère, entre autres violations importantes, « les exécutions arbitraires et sommaires, les tortures ainsi que les traitements ou les peines à caractère inhumain ou dégradant, les arrestations et emprisonnements arbitraires, les disparitions, l’absence de garanties essentielles pour la protection du droit à un procès équitable et le mépris de la liberté d’expression et de la liberté de religion ».
La Sous-Commission a enjoint l’Iran de se conformer à toutes les règles internationales en matière de droits de l’homme et elle a demandé au Secrétaire général de l’ONU de continuer à la tenir informée des « mesures prises par l’Organisation des Nations Unies pour empêcher les violations des droits de l’homme, » y compris celles qui concernent l’ «émancipation» des communautés bahá’íes et chrétiennes en Iran.
Dans une déclaration, la Communauté internationale bahá’íe a informé la Sous-Commission que « depuis 1979, la Communauté bahá’íe d’Iran, qui est la plus grande minorité religieuse de ce pays, a souffert d’intimidations, de discriminations, de violence et même de mort pour la simple raison que ses croyances religieuses n’étaient pas celles préconisées par les autorités. L’objectif des autorités est, à terme, de supprimer les bahá’ís en tant que communauté religieuse vivant en Iran ».
Techeste Ahderom, représentant principal de la Communauté auprès de l’ONU, a déclaré que « l’emploi du mot émancipation était significatif dans la mesure où il souligne la privation des libertés fondamentales dont sont victimes les bahá’ís d’Iran - sans parler des libertés fondamentales qui sont également refusées aux autres groupes religieux. L’appel à l’émancipation est approprié et bienvenu ».
|