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Revue n° 51-52, 2005

A l’ONU, des « personnalités éminentes » considèrent que l’émergence de la société civile est un fait « marquant »

NATIONS UNIES — A mesure que le monde devient de plus en plus complexe et globalisé, l’ONU doit compter davantage sur la société civile et faciliter l’accès de cette dernière aux délibérations de haut niveau jusqu’alors restreintes aux gouvernements.

Telle est la conclusion à laquelle est parvenu le Groupe chargé d’examiner les relations entre l’ONU et la société civile.

« L’émergence de la société civile est l’un des faits marquants de notre temps », écrit l’ancien président du Brésil Fernando Enrique Cardoso, président du « Groupe de personnalités éminentes » sur les relations entre l’ONU et la société civile, dans une lettre accompagnant le rapport final.

« La gouvernance mondiale n’est plus uniquement l’affaire des gouvernements », dit-il encore. « La participation croissante des acteurs non gouvernementaux et leur influence renforce la démocratie et remodèle le multilatéralisme. Les organisations de la société civile sont aussi les principaux moteurs de certaines initiatives parmi les plus inventives pour faire face aux nouvelles menaces qui pèsent sur le monde. »

Le rapport intitulé « Nous, les Peuples : Société civile, les Nations Unies et la Gouvernance mondiale », propose une série de mesures concrètes pouvant être prises par l’ONU pour renforcer les partenariats avec la société civile.

Les recommandations portent notamment sur la régularisation du « cycle de débat mondial » pour y faire participer plus largement la société civile en prenant des mesures spécifiques visant à lui faciliter l’accès aux organes de haut niveau des Nations Unies, tels que le Conseil de sécurité, à accroître les effectifs et les budgets des unités et services en charge de la société civile et à désigner un sous-secrétaire général responsable d’un bureau qui engagerait des membres de la société civile, des locaux, des représentants du secteur privé et des parlementaires.

Le rapport souligne que « l’ONU devrait user de son autorité morale pour coordonner les positions vis-à-vis de la société civile, inciter les gouvernements à donner à celle-ci les moyens d’agir et de coopérer, et engager un débat sur la réforme de la gouvernance globale, qui passe par un renforcement du rôle de la société civile. […] Cette réforme devrait faire une large place aux principes de l’engagement des électeurs, du partenariat, de la transparence et de l’insertion, en mettant l’accent sur ceux qui sont normalement sous représentés ».

Ce type d’engagement avec la société civile est nécessaire, lit-on plus loin, parce que les gouvernements ne peuvent plus par eux-mêmes résoudre les problèmes complexes qui pèsent sur le monde tels que le sida, la pauvreté, la dégradation de l’environnement ou encore les luttes raciales.

L’importance de l’opinion publique

« L’opinion publique pèse désormais sur les politiques et les actions des organisations gouvernementales et intergouvernementales. […] La participation de toutes sortes d’acteurs, de la société civile ou du secteur privé, ou des autorités locales et des parlementaires, n’est pas seulement essentielle pour défendre efficacement les priorités mondiales, mais elle permet aussi d’empêcher que le multilatéralisme ne s’effrite encore davantage. »

Une grande partie du rapport est consacrée à l’influence croissante de la société civile, définie comme « des associations volontaires de citoyens constituées pour défendre leurs intérêts, leurs idées et leurs idéologies », telles que les syndicats, les associations professionnelles, les mouvements sociaux, les organisations religieuses ou spirituelles, les milieux universitaires, ou encore les organisations non gouvernementales d’intérêt public. Le rapport examine longuement le concept fluctuant de démocratie.

« Les citoyens sont de plus en plus politisés et participent directement à la vie politique à travers les mécanismes de la société civile, dans les débats politiques qui les intéressent. […] Ainsi, la démocratie n’est plus représentative mais participative. La démocratie traditionnelle agrège les citoyens en communautés de voisinage (districts électoraux) alors que la démocratie participative les agrège en communautés d’intérêt. De plus, grâce aux technologies modernes de l’information et de la communication, les sujets d’intérêt peuvent être aussi bien mondiaux que locaux. »

Cette évolution est due en partie au phénomène de la mondialisation qui amoindrit l’intérêt des formes traditionnelles de représentation.

Etant donné que davantage de décisions sont prises dans les instances et réunions internationales, il devient plus important de renforcer le dispositif de la gouvernance mondiale et de veiller à ce que des comptes soient rendus démocratiquement aux citoyens, où qu’ils soient. « Les fondements nouveaux de ce dispositif sont la société civile, les parlementaires, l’opinion publique et les médias. Les personnes intéressées par ces questions utilisent de nouveaux circuits pour défendre leurs idées politiques, à travers les réseaux mondiaux et les mouvements sociaux au niveau mondial. »

Dialogue avec les religions

Le rapport souligne également la nécessité de renforcer le dialogue avec les religions et les associations religieuses. « Ces groupes ont une influence prépondérante dans la communauté, ils façonnent l’opinion publique, donnent des conseils sur le plan moral, facilitent la réconciliation entre des communautés opposées et déterminent les besoins des groupes vulnérables. »

Le rapport lance aussi un appel en faveur de la concertation avec les syndicats et reconnaît l’importance de la consultation avec le secteur privé, dans le cadre d’un rapprochement global avec les acteurs non gouvernementaux.

Pour Mary Racelis, co-auteur du rapport, le message sans doute le plus important est que l’ONU et les gouvernements doivent reconnaître l’influence croissante et l’utilité des organisations de la société civile.

« En quelque sorte, nous demandons à l’ONU de penser autrement », dit Mary Racelis, sociologue à l’université Ateneo de Manille (Philippines). « L’ONU doit prendre en compte et admettre les points de vue des différents acteurs dans le débat sur une meilleure gouvernance. »

Mary Racelis ajoute : « Dans de nombreuses régions du monde, les populations sont souvent pauvres et défavorisées et, pour différentes raisons, elles ne votent pas ou sont prisonnières d’une structure qui ne représente pas leurs intérêts. Or, nous savons que ceux qui sont laissés en marge de la société recourent parfois au terrorisme, à la criminalité ou à la violence. »

Renforcer la démocratie

« La démocratie représentative est une bonne chose, mais il faut reconnaître que nous tendons vers la démocratie participative », dit encore Mary Rachelis. « Il ne s’agit nullement de rejeter les formes traditionnelles de démocratie. Bien au contraire, ce que nous essayons de dire aux Etats membres, c’est que cette évolution est positive et peut renforcer la démocratie. »

Jeffery Huffines, représentant de la communauté bahá’íe des Etats Unis auprès de l’ONU et précédent président du Comité des ONG religieuses à l’ONU commente le rapport : « L’intérêt de ce rapport, c’est qu’il propose un processus progressif et rationnel qui permettra aux Etats membres de l’ONU de convier davantage les principaux électeurs de la société civile autour de la table ». M. Huffines a organisé plusieurs réunions avec des représentants du Groupe de discussion pour faire entendre la voix des ONG religieuses.

Le groupe de discussion a été désigné par le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan en février 2003. Il est composé de représentants de gouvernements, d’ONG, de milieux universitaires ou du secteur privé. Outre M. Cardoso et Mary Racelis, il comprend Bagher Asadi (Iran), Manuel Castells (Espagne), Birgitta Dahal (Suède), Peggy Dulany (Etats Unis), André Erdõs (Hongrie), Asma Khader (Jordanie), Juan Mayr (Colombie), Malini Mehra (Inde), Kumi Naidoo (Afrique du Sud), Prakash Ratilal (Mozambique) et Aminata Traoré (Mali).



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