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Revue n° 51-52, 2005

Droits de l’homme en Iran : pas de condamnation de l’ONU ; Les bahá’ís sont inquiets

GENEVE, le 15 avril 2005 — Consternée par l’absence de résolution sur l’Iran à la Commission des droits de l’homme de l’ONU, la Communauté internationale bahá’íe craint que le sort des bahá’ís dans ce pays ne s’aggrave encore.

« Pour la troisième année consécutive, la Commission a refusé de placer l’Iran sous surveillance internationale alors que la situation des droits de l’homme dans ce pays se dégrade progressivement mais sûrement », déplore la représentante de la Communauté internationale bahá’íe à l’ONU, Diane Alaï, qui regrette que les pays qui avaient soutenu la résolution par le passé se soient mis en retrait cette année encore.

La pression internationale avait pourtant été utile. Le gouvernement iranien avait stoppé les exécutions des bahá’ís et réduit considérablement le nombre des incarcérations, tout en poursuivant néanmoins leur répression sous d’autres formes. Des dizaines de milliers d’entre eux sont privés de leurs droits au travail, à la retraite, à l’éducation et à la justice, uniquement en raison de leur conviction religieuse.

Cette année, les violences à leur égard ont repris de plus belle : pendant le seul mois de mars, 5 bahá’ís ont été incarcérés à Téhéran au seul motif de leur croyance. Des agents des services secrets iraniens avaient auparavant investi leurs foyers et passé des heures à tout saccager avant d’emporter leurs biens. Deux d’entre eux ont fini par être relâchés sous caution. Nul ne sait où sont emprisonnés les trois autres ni dans quelles conditions. Deux bahá’ís avaient été brièvement incarcérés pour avoir distribué des copies d’une lettre ouverte au président Khatami le priant de cesser toute oppression contre leur communauté. Ils sont aujourd’hui sous le coup de la peine maximale pour ce soi-disant délit. Six familles de paysans viennent d’être privées de leur unique moyen de subsistance après la confiscation de leur maison et de leurs terres.

Mais c’est à Yazd que la flambée de violence a été la plus grave, précédée d’une multiplication des arrestations et des détentions arbitraires. Avec la complicité des autorités, les bahá’ís de la ville ont été victimes d’agressions, de menaces et de coups et un commerce appartenant à l’un d’entre eux a été incendié. Le cimetière bahá’í de Yazd a été profané, ses tombes percutées par des voitures et brisées et les cercueils déterrées et exposées à ciel ouvert.

Enfin, en 2004, deux des lieux saints bahá’ís majeurs ont été rasés et le gouvernement a confirmé l’interdiction de l’accès à l’université pour les bahá’ís, interdiction qui dure depuis 25 ans et qui est à l’origine de plusieurs générations sacrifiées.

L’objectif du gouvernement iranien est clair : étouffer lentement les 350 000 bahá’ís d’Iran qui forment la plus importante minorité non musulmane du pays.



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