Revue n° 26, 1996
Le parlement brésilien honore un haut dignitaire bahá’í
Au cours d’une session spéciale, la Chambre fédérale des députés a rendu hommage à Madame Rabbání pour son action en faveur de l’environnement et de la paix. BRASILIA, Brésil — La Chambre des députés brésiliens, organe législatif suprême du Brésil, a tenu une session solennelle spéciale le 14 août 1996 pour rendre hommage à un haut dignitaire bahá’í, Madame Mary Rabbání, venue au Brésil pour commémorer le 75ème anniversaire de l’établissement de la Foi bahá’íe dans ce pays.
Plus de 90 représentants du principal organe législatif brésilien étaient présents à cette séance qui a duré deux heures. Représentant tous les partis politiques du Brésil, environ 14 députés ont pris la parole pour rendre hommage à Mme Rabbání en sa qualité de défenseur de l’environnement, promotrice de la paix et de l’unité mondiale et protectrice des droits des peuples autochtones.
Prenant la parole, le député Luiz Gushiken (Parti travailliste, São Paulo), s’est exprimé en ces termes : « Mme Rabbání, aujourd’hui, nous avons invité les députés et les amis de la Foi bahá’íe pour qu’ils rendent hommage à votre action en faveur d’une société plus juste et plus humaine. »
Selon Roberto Eghrari, secrétaire général de la communauté bahá’íe du Brésil, quelque 70 députés ont signé la déclaration d’ouverture de la session.
« Le fait que les députés de tous les partis et de toutes les régions se soient exprimés à cette session témoigne du fait qu’ils reconnaissent notre Foi comme force unificatrice du pays » dit M. Eghrari. « Indépendamment de leurs convictions philosophiques et idéologiques, tous les députés ont participé aux débats. »
Madame Rabbání a été félicitée, entre autres pour ses travaux menés il y a une vingtaine d’années dans le cadre d’une expédition de six mois, entreprise dans le bassin de l’Amazonie pour étudier l’impact du développement sur l’environnement et les cultures indigènes. Née de l’éternelle préoccupation de Madame Rabbání pour l’environnement et les peuples autochtones, cette expédition a ouvert la voie à la reconnaissance des cultures autochtones et à leur nécessaire protection.
Veuve de Shoghi Effendi Rabbání, qui a dirigé la Foi bahá’íe de 1921 à 1957, Madame Rabbání est considérée comme la personnalité de plus haut rang de la Foi bahá’íe et entreprend de nombreux déplacements pour représenter cette communauté. Depuis 1963, la communauté bahá’íe est dirigée par un conseil élu au niveau international.
Le lendemain de la session, Madame Rabbání a rencontré le Président Fernando Henrique Cardoso au palais présidentiel. Ils se sont entretenus des problèmes de l’environnement, de la gouvernance mondiale et du développement de la Foi au Brésil.
Deux jours après la session spéciale, Madame Rabbání est retournée en Amazonie pour rencontrer d’autres membres de l’expédition amazonienne connue sous le nom d’Expédition de la lumière verte. A Manaus, capitale de l’État d’Amazonas, elle a été accueillie au célèbre opéra de la ville par près de 400 personnes représentant une trentaine d’États ainsi que des organisations locales et non gouvernementales de la région.
Au cours de son séjour au Brésil, Madame Rabbání s’est également adressée à la première Conférence latino-américaine sur la citoyenneté mondiale. [Voir article sous le titre « Une conférence latino-américaine... » dans le même numéro]
Outre l’hommage rendu à Madame Rabbání, les députés présents à la session spéciale du 14 août ont abordé un large éventail de sujets rattachés à la présence et aux activités de la Foi bahá’íe au Brésil, depuis sa participation à des projets de développement socio-économique jusqu’à l’action de la communauté bahá’íe du Brésil pour la promotion de l’unité et de la tolérance.
« Dans de nombreuses villes, » affirme le député Flávio Arns (Parti socio-démocrate brésilien, Paraná), « les bahá’ís travaillent non seulement au développement spirituel et moral des individus mais ils entreprennent aussi des projets dans les domaines de l’économie et de l’éducation comme, par exemple, l’École des nations de Brasilia, l’Association du Mont Carmel à Mogi Mirim (São Paulo), le Centre pédagogique de Salvaterra à Salvaterra (Pará), et l’Institut polytechnique rural d’Iranduba (Amazonas) ».
Deux députés, Alzira Ewerton (Parti populaire brésilien, Amazonas) et Maria Valadao (Parti du Front libéral, Goias), ont salué l’affirmation par la Foi bahá’íe du principe d’égalité entre les femmes et les hommes. « La Foi de Bahá’u’lláh ne s’est pas contentée d’élaborer une théorie sur l’égalité mais, avant tout, elle a montré concrètement comment l’égalité doit être réalisée dans la société, » a dit Mme Valadão.
D’autres intervenants ont souligné que tous les individus devraient adhérer aux idées de tolérance, d’unité et de respect sur lesquels la Foi est fondée.
« Je crois que seule la concentration des forces spirituelles de toutes origines – et c’est là que je vois dans la Foi bahá’íe un exemple très fort de tolérance envers les autres croyances – nous permettra d’aller de l’avant» dit le député Tilden Santiago (Parti travailliste, Minas Gerais). « Sans aucun doute, nous avons besoin d’une force spirituelle très vivante pour faire face aux conflits et aux contradictions du monde dans lequel nous vivons. »
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