Revue n° 28, 1997
Pour sortir de l’alternative entre scepticisme et dogmatisme
La société en quête de Valeurs :
Pour sortir de l’alternative entre scepticisme et dogmatisme
Maxima-Laurent du Mesnil Editeurs – collection institut du management d’EDF et de GDF
Paris, 1996
Aujourd’hui, nous assistons à une crise morale qui s’étend à la société entière : ses symptômes vont de la chute des idéologies à un désordre généralisé en passant par la régression des principes d’équité, de solidarité, la perte de confiance des citoyens envers leurs élus, pour ne citer que quelques exemples.
Les valeurs qui jusqu’à présent sous- tendaient le système de pensée, qu’elles soient d’ordre politique, économique, culturel, religieux ou social sont rejetées. Les repères et les certitudes sont remplacés soit par le scepticisme, l’inquiétude et le fatalisme face à un monde qui se « défait » soit par le dogmatisme et les injonctions extrémistes.
Telle est la toile de fond dans laquelle se dessine le projet du recueil La Société en quête de Valeurs : répondre aux angoisses engendrées par cette crise en essayant de comprendre et d’expliquer les rouages qui transforment nos sociétés et d’apporter de nouvelles perspectives pour l’avenir.
Dans cet ouvrage, philosophes, sociologues et économistes, livrent leurs réflexions sur cette société en quête de valeurs et explorent de futurs choix politiques, économiques et moraux. Ils encouragent l’individu à dépasser le désarroi dans lequel il se trouve, en l’exhortant de ne pas tomber ni dans l’ « infantilisme» ni la « victimisation ».
Ils l’invitent au contraire à s’engager vers une éthique de la responsabilité et à explorer des voies inédites vers un nouveau système de valeurs, les valeurs du prochain millénaire ou plutôt à inventer une nouvelle fidélité à celles qui ont été léguées par l’histoire de l’humanité, en quelque sorte à redonner un sens à l’action collective.
Cet ouvrage très riche en rencontres variées et explications claires et concises, livre un bel espoir en les capacités individuelles et collectives à innover, à créer et à bâtir.
Si inspirantes et dynamisantes que soient les réflexions des plus grands penseurs de notre temps, on parvient pourtant aux limites propres qu’ils s’imposent. Et on est en droit de se poser le problème suivant : quelle est la justification du choix d’un projet collectif d’avenir même démocratique et consensuel si on l’écarte de toute référence à la source des valeurs qui l’ont engendré ?
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