Revue n° 28, 1997
La version « de réference » de la Charte de la Terre est présentée à Rio + 5
RIO DE JANEIRO — Le principal résultat de « Rio+5 » , réunion internationale qui a rassemblé ici à la mi-mars près de 500 organisations non gouvernementales (ONG) ainsi que des directeurs de l’ONU est la rédaction d’une nouvelle version de la « Charte de la Terre » soulignant l’unité des hommes et les défis auxquels le monde doit faire face pour amorcer « un changement de direction fondamental » pour le développement durable.
Les partisans de la Charte, qui pensent qu’elle peut être un guide moral capital pour construire une civilisation mondiale durable, voulaient présenter aux gouvernements la version dite « de référence » pour qu’ils l’examinent au « Sommet de la Terre II » , une session spéciale de l’Assemblée générale tenue en juin.
« Au milieu de notre diversité, nous ne formons qu’une humanité et une seule famille terrestre avec un destin commun» peut-on lire dans cette version dont la rédaction, ces six dernières années, a donné lieu à une série de consultations avec des milliers de groupes et d’individus du monde entier. « Les problèmes auxquels nous sommes confrontés exigent que nous ayons une vision éthique globale. »
Le document énumère 18 principes selon lesquels le monde devrait « réinventer une civilisation industrielle et technique » et essayer de trouver « des méthodes nouvelles pour parvenir à un équilibre entre l’individu et la communauté, l’être et l’avoir, la diversité et l’unité, le court terme et le long terme, le prendre et le donner » . Ces principes incluent le refus de la violence, l’affirmation de l’égalité des sexes, le respect des populations autochtones et l’importance des processus de décision en participation.
La réunion Rio+5, tenue du 13 au 19 mars, visait à évaluer et poursuivre les progrès réalisés dans le domaine du développement durable depuis la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED) connue également sous le nom de Sommet de la Terre et organisée il y a cinq ans.
N’ont participé à cette réunion organisée et coordonnée par le Conseil de la Terre, une ONG internationale basée au Costa Rica, que des personnes invitées. Il s’agissait de quelques principaux militants et spécialistes dans le domaine de l’environnement et du développement, dont Maurice F. Strong, secrétaire général de la CNUED; Juan Somavia, président du Sommet mondial pour le développement social; Wally N’Dow, secrétaire général de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II); Bella Abzug, présidente de l’Organisation des femmes pour l’environnement et le développement (WEDO) et l’ancien président soviétique, Mikhaïl Gorbachev, aujourd’hui président de Croix Verte Internationale.
« La Charte de la Terre traite du problème fondamental qui sous-tend la crise mondiale, à savoir la crise des valeurs » dit Brendan Mackey, conservateur des forêts à l’Université nationale d’Australie. « Si nous ne nous mettons pas d’accord sur ce que considérons et pensons être important, nous continuerons à déraper dangereusement. »
Le Conseil de la Terre avait l’intention de continuer à distribuer la Charte de la Terre, pour commentaires, et de la soumettre à l’examen de la session spéciale de l’Assemblée générale en juin. Cette session devait examiner et évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre d’Action 21, le plan global d’action adopté à la CNUED.
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