Revue n° 2, 1989
La campagne décennale pour la promotion de l’alphabétisation
27 Organisations non-gouvernementales – parmi lesquelles la Communauté internationale bahá’íe – constituent un groupe de travail international destiné à aider l’UNESCO dans ses efforts. NEW YORK — Pour un quart de la population adulte de la planète, l’écriture se résume à un ensemble de symboles inintelligibles. Selon des estimations établies par l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), près d’un milliard d’êtres humains adultes ne savent pas lire, et c’est là une des causes et des conséquences de la misère sociale et économique à l’échelle du monde.
Dans le but de faire échec à l’analphabétisme, 27 Organisations internationales non-gouvernementales – dont la Communauté internationale bahá’íe, – ont formé le Groupe d’action intersectorielle pour l’année internationale d’alphabétisation (International Task Force on Literacy ou ITFL), destiné à promouvoir et à soutenir les efforts visant à mettre fin à l’analphabétisme. L’ITFL envisage une action, décennale à partir de 1990, année désignée par les Nations Unies comme Année internationale de l’alphabétisation (ILY).
Coordonnée par l’UNESCO, cette initiative, qui couvrira les dix années à venir, impliquera notamment une action accrue, de la part des Etats-membres de l’ONU en faveur de l’élimination de l’analphabétisme, en particulier grâce à l’éducation des jeunes filles et des femmes parmi les populations déshéritées et dans les zones rurales pauvres et les bidonvilles urbains. Des efforts seront tentés également par diverses Organisations internationales pour sensibiliser davantage la population au problème de l’analphabétisme, pour accroître la coopération entre les organismes pédagogiques et pour encourager les nouveaux projets d’alphabétisation, parmi les groupes bénévoles, communautaires et autres, à l’échelon local.
Pour honorer sa contribution, la Communauté internationale bahá’íe fera appel à ses quatre millions de membres, répartis à travers le monde, pour promouvoir une série d’activités visant à favoriser l’éducation pour tous, et comprenant notamment :
• La création de réseaux d’établissements pédagogiques sur trois continents – Asie, Afrique et Amérique du Sud – afin de développer la théorie et la pratique de l’éducation de base. Actuellement, les bahá’ís gèrent plus de 340 écoles et centres d’enseignements en Asie, et plus de 460 en Afrique.
• Organisation – individuellement ou en coopération – de diverses conférences, à l’échelle régionale ou nationale, sur l’alphabétisation et l’éducation pour tous.
• Lancement d’une campagne d’information destinée à inciter les 151 institutions nationales bahá’íes à entreprendre des activités dans le cadre de l’Année internationale de l’alphabétisation.
• Aide à la création d’organisations nationales chargées de favoriser, à l’échelle nationale, les activités d’alphabétisation.
« L’alphabétisation et l’éducation pour tous sont des éléments essentiels de notre programme global », a déclaré M. Daniel Wegener, représentant de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations Unies et de ITFL. « Dans le monde entier, nous nous sommes engagés dans des activités éducatives très variées et, en particulier, dans l’alphabétisation. L’accès universel à l’éducation est un des principes de base de notre Foi. »
« Les campagnes d’alphabétisation entreprises en marge d’un développement humain global se sont avérées inefficaces », a ajouté M. Wegener. « Les hommes et les femmes ont besoin d’une raison valable pour vouloir s’instruire – une raison découlant des réalités mêmes de la vie de tous les jours.
“Ainsi, nos efforts en matière d’éducation s’attaquent à la situation dans son ensemble et font appel à toute la gamme des potentialités de l’humanité. Ils découlent de notre conviction que le développement spirituel est aussi essentiel au progrès social que la formation des autres aspects de la conscience humaine. » Certains de ces programmes d’alphabétisation mettent l’accent, par exemple, sur l’utilisation des langues locales.
« On apprend mieux dans sa propre langue surtout lorsqu’il s’agit d’apprendre à lire et à écrire », a encore déclaré M. Wegener, « Ensuite les connaissances acquises peuvent être utilisées dans une seconde langue. Ceci est d’ailleurs cohérent avec notre conviction qu’il est nécessaire d’encourager la diversité des cultures ».
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