Revue n° 33, 1998
Huitième Convention internationale : une vitrine de la diversité mondiale
HAIFA — Plus de 1100 bahá’ís venus du monde entier se sont rassemblés ici fin avril pour élire les membres de la Maison Universelle de Justice qui est l’organe administratif international de la communauté mondiale bahá’íe.
Des délégués de 161 pays ont participé à cette rencontre qui a duré quatre jours, du 29 avril au 2 mai 1998. Les membres sont élus tous les cinq ans et cette Convention internationale était la huitième depuis 1963, date à laquelle l’institution a été élue pour la première fois.
Composée de neuf membres, la Maison Universelle de Justice dirige les activités et les institutions de la communauté mondiale bahá’íe qui compte plus de cinq millions d’individus répartis sur 230 pays et territoires.
« La Convention internationale est le point culminant d’un processus électoral caractéristique qui combine des éléments administratifs et religieux », dit Albert Lincoln, secrétaire général de la Communauté internationale bahá’íe. « Comme la foi bahá’íe n’a pas de clergé, la communauté est gouvernée par des conseils élus composés de croyants ordinaires. Ces organes fonctionnent en grande partie par consensus et prennent leurs décisions à la fois par la consultation et la prière.
« La Maison Universelle de Justice est la clef de voûte de cette structure administrative. En plus de ses fonctions administratives et judiciaires, elle peut développer les lois religieuses énoncées par Bahá’u’lláh, fondateur de la foi bahá’íe ; ce qui permet à la religion d’évoluer et de s’adapter aux circonstances. Étant donné que tous les bahá’ís du monde se tournent vers cette instance pour les conseiller et les guider, la sélection de ses membres est pour eux extrêmement importante. »
« Le processus électoral est lui aussi quelque peu inhabituel et se présente comme un modèle de gouvernance mondiale original ajoute M. Lincoln. « Les électeurs sont membres de 175 organes nationaux eux-mêmes élus par des délégués de toutes les régions de leurs pays respectifs lors des conventions nationales tenues l’année précédente. Ils disposent de douze mois pour se préparer à assumer la lourde responsabilité de voter uniquement en leur âme et conscience, sans campagne électorale ni candidature. Non seulement le vote se fait à bulletin secret mais les électeurs ont l’interdiction de discuter de leurs choix entre eux ou avec toute autre personne. Ils ne sont inspirés que par le climat de sérénité et de prière qui prévaut pendant le vote. »
Outre l’élection par laquelle la Convention a débuté le 29 avril, des consultations ont eu lieu sur des questions importantes pour la communauté bahá’íe comme : la promotion de modèles intégrés de développement communautaire, l’éducation des enfants, le développement moral, l’amélioration de la condition de la femme et les relations avec des organisations non gouvernementales et des institutions nationales et internationales ainsi que d’autres questions préoccupantes pour les bahá’ís comme l’importance de la responsabilité personnelle et l’impact de la prière.
La région de Haïfa et de Saint-Jean-d’Acre est le centre spirituel et administratif de la communauté mondiale bahá’íe. Le tombeau de Bahá’u’lláh, dernière demeure du prophète-fondateur de la foi bahá’íe, se trouve près de Saint-Jean-d’Acre et le tombeau du Báb, son Précurseur, est situé sur le Mont Carmel à Haïfa. Le siège de la Maison Universelle de Justice se trouve également à Haïfa.
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