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Pour les dernières nouvelles concernant la Communauté Internationale Bahá’íe en anglais, se référer au site : Bahá'í World News Service
Revue n° 34-35, 1998

Au Honduras, les réseaux locaux se mobilisent sur le terrain après le passage de l’ouragan Mitch

TEGUCIGALPA, Honduras — Dans le cadre de son travail en tant que coordinateur des secours en cas de catastrophe auprès de l’International Medical Corps (IMC), Stephen Tomlin s’est rendu dans de nombreuses régions du monde parmi les plus touchées. Equivalent américain de « Médecins sans frontières », l’IMC a envoyé des équipes de secours sur des lieux de crise tels que l’Afghanistan, la Somalie et le Rwanda.

Le spectacle qui l’attendait au Honduras, deux semaines après le passage de l’ouragan Mitch qui a dévasté l’Amérique centrale pendant près d’une semaine, entre fin octobre et début novembre 1998, était aussi désolant que ceux qu’il avait déjà affrontés.

« Au Honduras, les dégâts sont tels que les 25 dernières années d’aide au développement ont simplement été balayées, surtout dans les régions rurales, en ce qui concerne le développement agricole, le réseau de santé et le secteur de l’éducation » dit M. Tomlin. Selon un récent décompte, plus de 3 000, peut-être 5 600 personnes, sont mortes sous cette tornade.

L’un des problèmes majeurs auquel les équipes internationales de secours se heurtent est de trouver un homologue local disponible qui connaisse bien le pays et la population et qui puisse efficacement diriger les équipes de secours et les moyens qui sont acheminés de sorte que les plus nécessiteux soient servis en premier.

« Lorsque le monde a les yeux fixés sur un pays après une catastrophe, quantité de sources de secours arrivent dans la région concernée » dit M. Tomlin, « mais ces secours ne sont bien souvent que ponctuels. Le problème, pour tous ceux qui s’occupent des secours est d’utiliser au mieux les ressources qui arrivent pour renforcer au maximum leur impact afin de servir les communautés les plus démunies ».

A cet égard, affirme M. Tomlin, la communauté bahá’íe du Honduras a joué un rôle particulier en aidant d’autres organisations humanitaires à déterminer les priorités dans la répartition de l’aide.

« Les bahá’ís ont joué un rôle décisif en nous aidant à préciser où l’aide était la plus urgente et comment la répartir au mieux » dit Luisa Willingham qui a coordonné les secours pour la fondation Maria, organisation non gouvernementale à caractère humanitaire parrainée par Mary Flake de Flores, la première dame du Honduras.

En réalité, bien qu’inexpérimentée en matière de secours en cas de catastrophe, la communauté bahá’íe a mobilisé toute son énergie après le passage de l’ouragan Mitch pour apporter toute l’aide possible. Son rôle s’est vite étendu. Elle a non seulement créé un réseau indispensable et fiable pour la distribution de l’aide et des services en temps voulu, mais elle a aussi réussi à demander aux communautés de l’étranger de renforcer leur aide au pays. Cette mobilisation, qui s’est faite aux niveaux local, national et international montre ce que des organisations sur le terrain peuvent faire en cas de crise.

Présente d’une façon organisée dans quelque 53 villes et agglomérations avec environ 40 000 membres, la communauté bahá’íe locale était bien placée aux niveaux à la fois local et national pour apporter son concours dans une telle crise. Environ une semaine après l’ouragan, le conseil national de la communauté du Honduras a établi la Commission nationale bahá’íe pour l’aide humanitaire, lui confiant la responsabilité de coordonner les secours appuyés par les baháís. L’un des premiers gestes de la commission aura été de faire appel aux bahá’ís de l’étranger.

Campagne sur l’Internet

A travers le courrier électronique, les communautés bahá’íes du monde entier ont été informés de la situation désespérée dans laquelle se trouvaient le Honduras et d’autres pays d’Amérique centrale. Au début les Honduriens ne demandaient que des prières, mais quand on a commencé à les aider matériellement, ils ont expliqué quels étaient leurs besoins et comment les envoyer.

Ce courrier a permis aux bahá’ís de lancer une grande campagne d’information, menée essentiellement sur l’Internet, afin de recueillir des fonds et d’envoyer les produits de première nécessité au Honduras.

Outre les dons en argent, les communautés bahá’ies de l’étranger ont aussi sollicité et organisé l’envoi de médicaments, de nourriture et de vêtements, acheminés directement à la communauté bahá’íe du Honduras pour distribution.

Les communautés bahá’íes ont été aussi en première ligne pour aider à organiser les dons aux autres organisations humanitaires. Le centre bahá’í local de Boston (Massachusetts, Etats-Unis), par exemple, a servi de lieu de rencontre et de collecte pour l’Association du Massachusetts pour le Honduras qui a envoyé un don de quelque 8 containers de taille standard de vivres, médicaments et fournitures à COPECO, agence nationale de la défense civile du Honduras, et à la Croix-Rouge du Honduras. Un groupe de bahá’ís du Vermont (Etats-Unis), en collaboration avec d’autres organisations locales, a recueilli environ 600 000 FF de fonds de dédommagement pour Partners of the Americas, grande organisation volontaire privée qui s’occupe de partenariats entre des organisations locales.

Des relations nouvelles

Au Honduras même, la Commission pour l’aide humanitaire a offert son aide à d’autres ONG, essentiellement sous la forme de bénévoles. Il en est résulté toutes sortes de relations nouvelles avec des organisations comme la fondation Maria, l’UNICEF et l’IMC qu’avec des organismes gouvernementaux.

Il est très vite apparu que le plus utile pour la Commission était d’aider d’autres organisations à sélectionner la distribution en fonction des priorités.

« La communauté bahá’íe du Honduras disposait d’une organisation administrative et nous a permis d’être rapide. »

Mlle Willingham, de la fondation Maria, a raconté que pendant les semaines qui ont suivi le passage de Mitch, l’acheminement de l’aide a souffert des mauvaises communications dues en partie aux dégâts causés par l’ouragan. « Nous étions sur le point de nous bagarrer » dit Mlle Willingham, assistante particulière de la première dame, Mme De Flores. « Un bureau nous disait que tout allait bien alors que les gens d’une région nous disaient que l’aide n’était pas bien distribuée. »

Elle a cependant reconnu que les membres de la communauté bahá’íe avec qui elle a travaillé, ont pu s’appuyer sur le réseau des communautés bahá’íes locales ainsi que sur leur connaissance des régions touchées, afin de venir en aide aux plus démunis.

Par exemple, la Commission a suggéré que l’IMC envoie une équipe médicale dans le district rural d’Olancho, à environ 200 kilomètres au nord-est de Tegucigalpa, particulièrement frappé par l’ouragan. La région est en grande partie habitée par les Pech, peuple autochtone souvent ignoré.

« C’est grâce au réseau bahá’í que nous avons pu reconnaître que ce groupe était prioritaire » dit M. Tomlin, qui a rejoint l’équipe médicale de l’IMC envoyée à Olancho. « Et à notre retour, grâce au rapport que nous avons fait et aux contacts que nous avons pris avec des donateurs internationaux, nous avons pu focaliser l’attention du PAM sur cette région. »

Dans d’autres villes et départements, les communautés bahá’íes locales ont également joué un rôle important dans différents domaines : déterminer les besoins, se porter volontaires, et/ou faire office d’agents locaux de distribution.

A titre d’exemples :

• A San Pedro Sula, la plus grande ville sur la côte nord, la communauté bahá’íe a travaillé avec l’UNICEF pour évaluer les villages les plus touchés et devant être aidés en priorité. Des volontaires locaux ont utilisé leurs propres véhicules pour leur livrer lait, riz, haricots, maïs, eau, savon, couches pour bébés et autres produits de base. Ils ont aidé à répartir 20 000 livres de haricots de lima, acheminés par avion depuis les Etats-Unis, en sacs de 5 livres pour les distribuer sur place. La communauté a aussi prévu des stocks de liquides de réhydratation à administrer rapidement en cas d’épidémie de choléra ou d’autres maladies similaires.

• A Choluteca, région agricole du sud, rudement frappée par les inondations, la communauté bahá’íe a établi un centre de distribution rapide d’aliments, de médicaments et de vêtements. La Commission a aussi joué un rôle décisif en envoyant à Choluteca une équipe du Center for Disease Control américain afin de faire une étude sur la contamination de l’eau après le passage de l’ouragan et la menace à long terme qu’elle représente.

• A Comayagua, dans la région centrale du pays, la communauté locale bahá’íe de Siguatepeque a distribué des vêtements et de la nourriture aux familles démunies. Un orphelinat, El Hogar de Tierra Santa, auquel les bahá’ís apportent leur concours, a accueilli une vingtaine d’enfants supplémentaires.

• A Gracias a Dios, l’hôpital Bayan a joué un rôle déterminant dans une petite communauté reculée sur la côte nord-est, Palacios. Fondé par deux médecins bahá’ís en 1985, pour apporter des soins médicaux à une population mal desservie, composée essentiellement de Miskito et de Garifuna, le petit centre médical est devenu un refuge et un point de ralliement pour la communauté pendant et après le passage de l’ouragan.

Se mettre à l’abri

Pendant l’ouragan, plus de 200 personnes ont trouvé refuge à l’intérieur de l’hôpital, l’un des bâtiments les plus solides de la région. Après l’ouragan, l’hôpital a accueilli une équipe médicale internationale de Cuba ainsi qu’une équipe de secours d’urgence venue d’Irlande.

L’équipe médicale de Cuba a apporté environ 15 tonnes de médicaments, matériel et matelas et a vu plus de 5 000 patients en novembre et décembre. « Bayan a aidé l’équipe cubaine dans tous les domaines : électricité, eau, fournitures générales » dit Dr. Victora Abraham Salazar, coordinatrice de l’équipe cubaine envoyée à Palacios. « De plus, le personnel de l’hôpital et l’équipe médicale cubaine ont été constamment en relations étroites. »

Pour la communauté bahá’íe du Honduras, le travail dans le cadre des secours d’urgence a été une expérience qui l’a orientée vers de nouvelles directions. « Bien que les bahá’ís soient habitués à travailler en équipe, jamais auparavant nous n’avions connu de telles circonstances » dit Jeannie Hernandez Imboden, secrétaire de la communauté bahá’íe du Honduras.

La Commission a déjà commencé à étudier la question de savoir comment elle pouvait contribuer à long terme à la reconstruction de l’ensemble de la nation. « Nous pensons que cette catastrophe a le potentiel d’inspirer de nouvelles attitudes de coopération, de collaboration et d’entraide » dit Mlle Garcia. « Si nous apprenons aux communautés à se consulter et à travailler ensemble pour réstorer leurs maisons et leurs conditions de vie pour le bien-être de tous, elle renforceront leur unité et auront une nouvelle vision en tant qu’individus et communauté. »



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