Revue n° 15, 1993
1893 : Le « Parlement des Religions » commémoré à Chicago
Le Parlement des religions du monde réunit 7 000 personnes de différentes religions CHICAGO — Plus de 7 000 personnes, venant de 56 pays et faisant partie de pratiquement toutes les grandes religions, se sont réunies à Chicago pour assister au Parlement des religions du monde se déroulant du 28 août au 5 septembre, 1993.
Cet événement commémorait le 100ème anniversaire du Parlement mondial des religions de 1893 et avait comme but la promotion d’un niveau plus élevé de dialogue et de compréhension entre les religions mondiales. Des Bahá’ís, des Bouddhistes, des Chrétiens, des Hindouistes, des Jains, des Juifs, des Musulmans, des Sikhs, des Zoroastriens, ainsi que les représentants des religions autochtones et des sectes des grandes religions, se sont rencontrés au rassemblement de 1993.
A la fin du Parlement, une assemblée spéciale de Chefs religieux et spirituels a signé d’un commun accord une « Déclaration d’éthique mondiale », un document de 5 000 mots qui essaie de trouver les principes moraux qui sont partagés par les religions du monde et de la promouvoir comme la base même d’un ordre mondial capable d’être soutenu. En déclarant que l’humanité est interdépendante, ce document réaffirme les commandements religieux contre le meurtre, le viol, le mensonge et l’adultère, mais en utilisant un vocabulaire moderne de la non-violence: le respect de l’environnement, la solidarité et la condamnation de la discrimination et l’exploitation sexuelles.
Centenaire du Parlement de 1893
Le Parlement célébrait le centenaire du Parlement des religions qui s’est tenu en 1893. Le premier Parlement est considéré par les historiens comme le début du dialogue interconfessionnel moderne. Pour la première fois, des chefs religieux représentant des traditions diverses se sont rencontrés officiellement.
« Le Parlement a été réellement le premier événement du genre dans l’histoire », dit M. Richard Seager, maître de conférences sur les religions à l’université de Harvard. Il vient d’écrire un livre sur le Parlement The Dawn of Religious Pluralism. « Le Parlement représente la première réunion interconfessionnelle officielle, publique et mondiale », dit M. Seager. « Elle est généralement considérée comme le début des mouvements qui ont favorisé le dialogue entre les religions. »
Le premier Parlement s’est tenu à l’occasion de l’Exposition universelle de Colombie en 1893. L’exposition était organisée pour faire découvrir le Nouveau Monde sur les plans social, politique et moral.
Le Parlement, dit M. Seager, reflétait le nouvel esprit de mondialisme qui s’est fait jour à la fin du dix-neuvième siècle et l’optimisme à propos de l’avenir. « 50 ou 100 ans auparavant – et cela a été dit très explicitement – un tel Parlement eût été impensable. Mais, grâce au bateau à vapeur et au télégraphe, il a été possible. »
Le Parlement a réuni environ 4 000 hommes et femmes représentant 41 confessions et traditions religieuses. Il a duré 17 jours en septembre 1893. M. Seager a souligné qu’il a donné une impulsion décisive à la découverte des religions orientales par l’occident. Par exemple, c’est la première fois que les principaux chefs religieux des traditions hindouistes et bouddhistes ont fait leur apparition en Amérique du Nord.
Les bahá’ís
Pour la Communauté internationale bahá’íe, le Parlement des religions du monde de 1993 a fourni l’occasion non seulement d’examiner les problèmes critiques de la société mais aussi de commémorer un moment important dans l’histoire de la Foi bahá’íe.
Bien qu’aucun bahá’í n’ait été présent au Parlement de 1893, c’est à cette occasion que le nom de Bahá’u’lláh, fondateur de la Foi bahá’íe, a été mentionné en public pour la première fois en occident.
En Amérique, le nom de Bahá’u’lláh avait été mentionné pour la première fois dans un document publié par Henry Harris Jessup, missionnaire protestant de la Syrie du Nord. Le Révérend Jessup parlait de l’appel « chrétien » de Bahá’u’lláh à l’humanité à considérer « toutes les nations comme ne faisant qu’une et tous les hommes comme des frères ».
« Sur un plan historique, c’est très important pour nous », dit Patricia Swanson, directrice du Bureau d’information publique de la Communauté internationale bahá’íe à New York. « Mais, la principale raison de notre participation est notre volonté de communiquer aux autres membres des communautés religieuses et spirituelles les points de vue bahá’ís sur les problèmes d’actualité. La plupart des questions soulevées au Parlement sont directement traitées dans les enseignements bahá’ís. »
Les bahá’ís ont participé à l’assemblée plénière qui a ouvert le Parlement, à la discussion concernant la déclaration d’éthique et ont présenté environ 30 ateliers et conférences.
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