Revue n° 38-39, 1999
La communauté bahá’íe américaine demande aux Etats-Unis de soutenir l’ONU et de payer intégralement leurs cotisations
NATIONS UNIES — Parmi les milliers de représentants d’ONG qui ont participé à la Conférence des ONG organisée par le Département de l’information figuraient 16 bahá’ís de communautés locales américaines.
Leur présence témoigne de la forte volonté de la communauté bahá’íe américaine de soutenir l’Organisation des Nations Unies dans ses activités de promotion de la paix et de la sécurité.
Depuis 1947, la communauté bahá’íe américaine a été accréditée comme ONG par le Département de l’information. Par ailleurs, en tant que communauté nationale, elle a au fil des ans participé à de nombreux projets de l’ONU, par exemple, l’organisation des Journées locales ou la mobilisation du Sénat américain pour qu’il ratifie les grandes conventions des droits de l’homme.
« Les enseignements bahá’ís prévoient explicitement la mise en œuvre d’une fédération mondiale pour établir et maintenir la paix dans le monde », dit Jeffery Huffines, représentant des bahá’ís américains auprès de l’ONU. « L’Organisation des Nations Unies, aussi imparfaite soit-elle, est en matière de paix l’organisation internationale la plus importante au monde. »
La communauté bahá’íe des Etats-Unis a participé à une vaste campagne visant à demander au Congrès américain de verser l’arriéré de ses contributions à l’ONU. Selon l’ONU, le montant des contributions non acquittées par les Etats-Unis s’élève à 10,5 milliards de francs .
Les Etats-Unis comptent environ 130 000 bahá’ís qui sont répartis dans plus de 7 100 localités dans les 50 Etats. Ces trois dernières années, des citoyens et des groupes de bahá’ís américains ont décidé d’écrire à leurs représentants au Congrès – et dans certains cas de les rencontrer – pour sommer les Etats-Unis de s’acquitter des sommes dues.
« Nous estimons que les Etats-Unis ont l’obligation juridique et morale, non seulement de tenir leurs promesses de financer l’ONU, mais aussi d’être leader dans le domaine des droits de l’homme et d’autres domaines, afin de créer les institutions internationales requises pour donner naissance à une véritable civilisation mondiale », dit Kit Cosby, directeur du Bureau des affaires extérieures de la communauté bahá’íe américaine.
Depuis 1994, l’Assemblée spirituelle nationale des bahá’ís des Etats-Unis et Amnesty International Etats-Unis coprésident un groupe de travail de plus de 100 organisations nationales qui est basé à Washington et qui invite les Etats-Unis à ratifier la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Dans le passé, la communauté bahá’íe des Etats-Unis, en collaboration avec d’autres ONG américaines, a réussi à exhorter les législateurs américains à ratifier d’autres traités négociés par l’ONU, comme la Convention pour la prévention et la répression des crimes de génocide, la Convention contre la torture, le Pacte relatif aux droits civils et politiques, et la Convention contre le racisme.
Ces initiatives ont trouvé un écho au niveau local sur l’ensemble du territoire américain où, depuis longtemps, les bahá’ís sont les premiers à manifester à l’occasion de la Journée des droits de l’homme ou de la Journée internationale de la femme, par exemple.
Ainsi, en 1998, les communautés bahá’íes des Etats-Unis ont été parmi les principales organisatrices des 52 réunions « municipales » commémorant le 50ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
La volonté qu’ont les bahá’ís de soutenir l’ONU est manifeste dans leur engagement en faveur de cette organisation.
« Je m’intéresse à l’ONU depuis ma première année d’études, grâce à un professeur qui nous parlait de l’importance du rôle de cette Organisation », dit Rolando Maddela, médecin à Grand Prairie (Texas). « En tant que professeur de santé publique, je suis conscient du travail accompli par l’Organisation mondiale de la santé et d’autres institutions de l’ONU. »
Mark Griffin, ingénieur d’Oxford (Massachusetts) a participé activement à la campagne de soutien à l’ONU. Il a demandé à ses amis d’écrire des lettres de soutien à leurs représentants au Congrès.
« L’ONU exerce en soi un attrait, et je voulais me faire une idée de ce que tout cela représentait », dit M. Griffin. « L’importance qu’a aujourd’hui l’ONU tient au fait qu’elle offre un cadre institutionnel qui pourra servir le moment voulu. »
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